Cap Cuisine et Innovation

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samedi, octobre 20 2012

Incredible India, Indian Style


Incredible India c'est le slogan de l'office de tourisme central du pays. Gageons qu'eux aussi ont fait une étude de marque!

Et c'est sans doute un terme bien choisi. J'ai un peu fait la maligne en arrivant, en me rendant compte que je retrouvais mes repères ici et que je ne me sentais pas perdue. Soit ! Mais l'Inde ne finit quand même pas de m'impressionner et de me surprendre !

Parenthèse photographique : Chilika Lake, 60 km au sud de Puri, ça ne figure même pas dans mon guide, mais c'est un paysage vraiment incroyable et tellement cinématographique !
Inde_Puri_chilika_lake_1.jpg

Indian Style, c'est ce que l'on finit par dire quand on discute ici avec quelqu'un pour qualifier une attitude différente de ce que nos esprits d'Européens auraient eu. « Indian Style », ça permet de dire « Ok c'est différent de mes habitudes mais je ne juge pas, c'est ici chez vous ». Les Indiens étant en général assez chauvins et fiers de leur pays, Indian Style, c'est un peu comme un leit-motiv flatteur !

Incredible India, so what ?

Alcool & drogue.

À Puri, ce n'est pas si facile de trouver une bière. A dire vrai, je n'en ai encore vue nulle part. D'après ce qu'on m'a dit, il y a des magasins d'état (government shop) où chacun peut aller s'approvisionner mais on ne trouve d'alcool dans les restaurants que sous la table (littéralement). D'après ce qu'on m'a dit c'est une restriction pour éviter que les gens se saoulent et aillent ensuite se mettre en danger dans l'eau (qui n'a pas besoin d'alcool pour être dangereuse!). Je n'ai pas cherché mais je ne l'ai pas vu ce fameux government shop pour l'alcool.
Par contre, j'en ai bien d'autres, bien plus surprenants (à nos yeux d'Européens) : la marijuana et l'opium sont ici vendus sous le contrôle de l'état. Oui oui !
Des magasins assez étranges où des barrières en bois à clayettes séparent le public du vendeur. Un petit guichet, de la taille d'un trou de souris (dans Ben & Jerry) permet à l'acheteur de donner sa monnaie et au guichetier de lui tendre sa dose, enveloppée dans du papier journal.
Ce matin, j'ai assisté dans un restaurant du centre-ville à l'émiettage des cônes, mélangés au tabac d'une cigarette, et dont on a ensuite re-rempli le tube avant de le fumer. Il n'est même pas midi. Incredible India!
A ce moment-là, les Indiens vous demandent si vous fumez, si vous répondez non, ils vous félicitent mais eux fument !
J'ai même rencontré une personne dont le job est de piloter la culture de la ganja au nom de l'état. Il m'a proposé de visiter ses plantations. Au début, j'ai cru que c'était une blague !

La valeur de l'argent

Je m'avoue un peu perplexe quand aux repères à avoir sur le prix auquel sont vendus les choses. Notre échelle de comparaison entre les biens est complètement bouleversée!
Exemples:
(1 euro vaut environ 60 Rs)
Un repas dans un restaurant standard : autour de 100 – 150 Rs pour les menus végétariens.
Inde_Puri_korma_garlic_chapati.jpg
Au restaurant de l'hôtel Lotus (où je loge), on va plutôt tourner autour de 150 Rs pour un plat qu'on aurait à 80 Rs de l'autre côté de la rue.
En traversant la rue dans l'autre sens, le thé passe de 15 Rs à 5 Rs.
On peut aisément trouvé des plats du jour (les fameux thali, composés de riz et de 3 ou 4 préparations de légumes) à 35 Rs mais aussi à 70 Rs, 3 fois moins cher qu'un seul mélange de légumes servi avec du riz dans un restaurant de niveau moyen.
Inde_Puri_thali_metal_petit.jpg
Le prix de ma chambre : 350 Rs la nuit, on peut trouver le même niveau de qualité ici à Puri à 90 Rs aussi bien qu'à 1000 Rs (surtout en période de pleine activité, comme en ce moment).
3 km en rickshaw : 50 Rs
4 bananes : 10 Rs
1 bouteille d'un litre d'eau (il en faut 2 à 3 par jour) : 12 à 15 Rs
1 noix de coco sur la plage : 20 Rs
1 petit déjeuner complet sur la plage : 20 Rs
Louer une voiture avec chauffeur pour une matinée et 120 km A/R : 700 Rs
1 litre de gas-oil : 50 Rs (là on est pas loin de nos tarifs!)
1 entrée au Sun Temple de Konark : 250 Rs
1 vol aller simple en low cost pour couvrir moins de 2000 km : 8600 Rs, soit 120 € (pris au dernier moment et que je ne peux pas comparer avec le même trajet en train malheureusement mais c'est certainement sans commune mesure, et en plus on risque de passer 3 nuits dans le train!)
Valeur de mon ordinateur portable neuf : estimé à 15 000 Rs, soit à peu de choses près ce que j'ai payé le mien.
Abonnement internet illimité grâce à une clé 3G, pour 2 mois : 3550 Rs (plus cher que TV + téléphone + internet en France, et en plus je continue à payer mon abonnement en France pendant ce temps-là !)

Avec tout ça, on peut se faire un budget mais les imprévus sont légions, et pour toute chose que l'on a pas encore consommée, impossible de prédire le prix!

Indian style, le traitement des déchets par exemple :

Tout parterre !
Dans la rue de l'hôtel, il y a des balayeurs qui nettoient tous les jours, dans beaucoup d'endroits ça s'accumule, ça s'accumule !
Pas si facile pour nous autres pauvres mortels européens de se dire que l'on va simplement jeter par terre la peau de banane que l'on vient de manger dans la rue ou la paille en plastique qui a servi à boire l'eau de coco. Si on essaie de demander au vendeur où mettre la paille, il nous la prend gentiment de la main et la jette parterre pour nous éviter d'avoir à le faire nous-mêmes contre notre gré ! Indian style!
Ceci dit, pour être tout à fait honnête sur ce point, il faut reconnaître qu'il y a de plus en plus d'endroits où des poubelles sont installées dans les lieux publics avec des panneaux invitant à ne pas souiller l'espace avec des plastiques par exemple!

Aujourd'hui fut aussi une parfaite journée d'illustration de l'Indian Style : pour aller à Chilila Lake, on a fait une soixantaine de kilomètres en scooter, sans casque évidemment, 3 sur un des scooters, un des chauffeurs (Indien) avait fumé un peu d'herbe juste avant. Cheveux au vent sous un soleil de plomb, un tour en bateau pour atteindre une plage isolée et très jolie mais où on ne peut pas se baigner, retour de nuit (vers 18h30), même pas peur ! Et ça valait vraiment le coup !
Inde_Puri_road_to_Chilika_lake.jpg

jeudi, octobre 18 2012

Je commence à y voir plus clair dans la variété de la cuisine veg d'ici.


Alors voilà où j'en suis aujourd'hui de mes apprentissages :
j'ai vu fabriquer 1 bonne dizaine de plats,
j'ai déjà passé quelques heures sur mon ordinateur à rédiger les recettes que j'ai vu pratiquer.
j'ai découvert une bonne dizaine d'ingrédients tout à fait inconnus de moi auparavant (et pourtant je savais déjà avant ce qu'était l'aesafoetidia par exemple!)
j'ai envie de m'acheter l'espèce de wok qui fait tout qui est partout en cuisine ici (et 2-3 autres bricoles encombrantes et lourdes!)
j'ai mangé principalement dans 2 restaurants, il va falloir que je diversifie mes sources. Au yoga ce matin j'ai rencontré le patron d'un hôtel 3 étoiles de Puri dont le restaurant fait de la cuisine indienne évolutive m'a-t-il dit. Si je peux aller voir, c'est peut-être une piste !
Et je sais que j'ai encore un peu à explorer ici à Puri. Je n'en suis donc pas partie mais il faut que je pense déjà à la suite de mon parcours.

Je patis (un peu) de ne pas avoir d'interlocuteur qui parle parfaitement anglais. Beaucoup de mots restent obscurs.
Je développe mon vocabulaire en hindi et en odhya (la langue de l'Orissa) mais je vais difficilement pouvoir exporter ça ensuite, d'autant que je n'ai pour le moment que des écritures phonétiques.

La question du moment c'est, est-ce-qu'il y a suffisamment de choses à voir et à apprendre ici ? La barrière de la langue est un vrai problème et le fait que je ne peux faire qu'observer pour le moment en est un autre.
Mes voisines de l'hôtel (des italiennes) m'ont parlé d'un stage de cuisine qu'elles avaient fait à Varanasi et qui leur a beaucoup plu, pendant lequel les cours étaient donnés en anglais et en hindi et où elles pratiquaient elles aussi. Elles peuvent me donner le contact, mais j'ai pas très envie d'aller me perdre à Varanasi ! Si je peux éviter les trop grandes villes, je vais pas m'en porter moins bien !

La cuisine « pure veg » c'est une cuisine végétarienne, (sans œufs, poisson ni viande, évidemment !) sans oignon ni ail mais avec lait.
La raison (ça y est je la connais!) : l'ail et l'oignon sont considérés comme des tonifiants (voire excitants). Si on se prive de ces ingrédients, on a donc moins de pulsions et plus de temps à consacrer à la religion !
Les croyances ne sont donc pas les mêmes que chez nous car on peut allègrement ici remplacer l'oignon et l'ail par le gingembre !

Le restaurant de l'hôtel où je loge (et où j'ai mes entrées en cuisine) pratique tout le temps une cuisine pure veg. Mais ce n'est pas une règle de vie pour la famille de Brahma le patron de l'hôtel. Tous mangent du poisson, peuvent manger des œufs, consomment oignon et ail mais le jeudi, en hommage à Laxmi, la déesse qui apporte la richesse, c'est repas pure veg.
En plus, un jour par mois (et c'était hier pour ce mois-ci), c'est Puja, un prêtre vient faire une cérémonie religieuse à l'hôtel, pendant laquelle, pour faire court, on verse du ghee sur un feu de bois et on finit par manger de la banane écrasée mélangée à du curd (lait caillé), du sucre et un peu de ghee (c'est bon mais un peu écœurant). Et pour Puja, on mange Pure Veg aussi, et il me semble qu'à Puja, plus que les autres jours on utilise du ghee.

Hier et aujourd'hui, j'ai donc passé pas mal de temps en cuisine, à la fois chez Brahma avec sa femme et sa belle-sœur, et au restaurant.

Il y a 3 sortes de préparations de légumes :

DAL : lentilles ou pois cassés (il en existe de nombreuses sortes) cuits avec plus ou moins de légumes et d'épices, avec une texture finale allant de la purée à la soupe très liquide. Aux dal les moins liquides, on peut ajouter du beurre (dal makhani) ou du paneer (dal maharani). On peut aussi "frire" les dal (traduction littérale) : on va d'abord faire sauter des épices en graines et du piment, des aromates... dans une huile bien chaude et y ajouter ensuite les dal cuites, dont le jus va se réduire. Si les dal étaient trop épaisses initialement, on rajoute de l'eau. Et tout ça n'empêche pas de rajouter du beurre pour finir.

Inde_Puri_maison_Brahma_dal_de_dalma1.jpg Inde_Puri_maison_Brahma_yello_dal.jpg

SUBJEE : il s'agit des légumes en sauce que nous on appellerait curry et qu'on va aussi trouver sur les cartes des restaurants en massala
BHOJA :il s'agit de légumes sautés, à l'huile la plupart du temps



On consomme ces légumes avec :

DU RIZ : je viens de découvrir qu'il y avait plusieurs types de riz, plus ou moins blancs, cuits ils ressemblent tous à du Basmati, mais pas très aromatiques autant que j'ai pu en juger. Après la cuisson on peut rajouter du jus de citron fraîchement presse ou du cumin

Inde_Puri_maison_Brahma_2_sortes_de_riz.jpg

DES GALETTES DE BLE : chapatis avec la farine complète et cuits sur une poêle à chapatis, naans avec la farine blanche et cuits au four Tandoori. Il y a plusieurs variantes : poori, c'est un chapati frit, parotha c'est un chapati triangulaire un peu feuilleté (mais pas nécessairement beurré), on peut faire des parotha ou des naans garnis (de pommes de terre ou de paneer)

le paneer c'est un fromage de type cottage cheese, que je n'ai pas encore osé goûté (moi et le fromage...)

Chez Brahma, on mange du riz principalement le midi, et des chapatis le soir. Il faut que je creuse pour savoir si c'est une pratique habituelle et si cela a peut-être des vertus diététiques (sagesse populaire encore une fois?).

Dans les restaurants, la cuisine est sensiblement plus grasse qu'à la maison. Et pour le petit déjeuner de l'hôtel c'est vraiment très net.
J'ai séché le petit déjeuner ce matin et je suis allée manger une noix de coco sur la plage. Y a plus désagréable à faire !
Inde_Puri_plage_matin.jpg

Les petits déjeuners indiens courants restent encore un mystère pour moi.
J'ai quand même vu ce matin une préparation que l'on consomme chez Brahma au petit déjeuner : des pétales de riz séchés, des cacahuètes, des piments rouges séchés, des graines de cumin et des feuilles de brusunga (une genre de laurier mais beaucoup plus fin). On grille le tout dans le wok qui fait tout et on peut conserver la préparation (qui est donc très sèche) pendant plusieurs jours.
Inde_Puri_maison_brahma_petit_dej_riz.jpg

mardi, octobre 16 2012

Et la santé ? Pour le moment tout va bien !


Ça c'est la grande question, on se dit qu'on a intérêt à prendre les devants quand on part dans un tel pays si on ne veut pas être incommodé.
Je me suis donc remise à jour de tous mes vaccins avant de partir : hépathite A, fièvre jaune, thiphoïde, tétanos. Et je dispose d'une pharmacie bien encombrante pour l'automédication sur place !
Zone à risque de paludisme, veut dire aussi un petit cachet préventif à prendre chaque jour.

Je suis arrivée depuis une semaine et les soucis ne sont pas ceux que j'attendais !

Soleil encore très haut et très chaud :

- boire beaucoup d'eau
- se couvrir la tête (j'ai un très joli fichu en forme de drapeau américain stylisé que j'ai pris l'habitude de draper en triangle sur ma tête). Je constate avec un peu d'étonnement que beaucoup d'Indiens font de même, j'avais eu l'impression lors de mon précédent séjour que les Indiens étaient insensibles à l'insolation. Peut-être pas en fait !
- Prendre l'habitude de ne pas être dehors entre midi et 14 heures (pas si simple !)

Les moustiques :

Eh oui, on est au bord de l'eau et ils s'en donnent à cœur joie sur mes pieds :
- ne pas oublier de m'asperger de répulsif à la tombée de la nuit
- une crème apaisante contre les piqûres me manque un peu !

Hygiène élémentaire :

- je prends l'habitude de faire une petite lessive chaque jour ou tous les 2 jours, ça sèche bien sous le ventilateur de la chambre !
- La chasse d'eau de la chambre ne fonctionne pas super bien, je remplis un seau au robinet et je le verse dans le bac. La consommation d'eau ne semble pas être un problème ici
- contente d'avoir pris un drap avec moi, il ne semble pas que l'on change le drap à chaque changement de client et il n'y a qu'un drap de dessous
- je n'ai pas résolu la question du ménage régulier dans la chambre. Ce n'est pas prévu, sauf au départ du client semble-t-il. J'ai acheté une éponge mais quand je pense à l'étendue de la tâche, je pense à la jeter (!)

Et côté digestion ? Rien à déplorer pour le moment mais une petite alerte depuis hier soir.

C'est un peu pour ça que je pense à écrire là-dessus aujourd'hui, d'ailleurs.
Est-ce la faute au Channa Massala (curry de pois chiches) que j'ai mangé hier dans un vrai boui boui ou la chaleur et la fatigue accumulée ou un abus de nourriture trop riche et trop grasse depuis mon arrivée ? Toujours est-il que j'ai senti mon estomac un peu de travers hier soir.
J'ai quand même pris du riz au dîner et ai pris le taureau par les cornes avec un cocktail smecta / Coca Cola (le vrai, qui n'a quand même pas le même goût que chez nous, et pas l'ersatz local qui s'appelle Thums Up – toute ressemblance de l'étiquette bleue et rouge avec une autre boisson au Cola est fortuite, ou pas!). Depuis ce matin, je suis à la diète : pain de mie, bananes, eau et ça m'a sans doute permis d'éviter un quelconque désagrément.

Inde_Puri_Konark_noix_de_coco.jpg
Une exception à mon régime : une noix de coco fraîche, tranchée à la serpe, dont on boit l'eau, puis on mange la chair. Un peu redondant de ce que j'avais fait en Guadeloupe un peu plus tôt dans l'année mais vraiment pas désagréable par la chaleur qu'il faisait devant le Sun Temple de Konark. Et je n'ai pas regretté de m'être fait violence pour faire ce matin les 60 km qui séparent Puri de Konark. Mon estomac me l'a tout à fait permis et ça valait vraiment le coup.
Inde_Puri_Konark_2.jpg
Un petit joyau classé au patrimoine mondial de l'Unesco, construit en 1200 et des poussières, assez bien conservé, qui a un petit air d'Angkor ou d'un temple Maya. On n'y voit plus la statue magnétique qu'abritait le temple principal et qui a réussi à dérouter les boussoles des navigateurs européens qui exploraient le vaste monde mais la statuaire est très riche et mon guide m'a permis de trouvé le bâtiment plus beau après la visite qu'en arrivant.
Inde_Puri_Konark_1.jpg
oui oui c'est bien ce que vous croyez voir !!


Et je ne peux me passer de laisser une petite photo d'un village sur la route du retour, dont la petite mer intérieur m'a vraiment enchantée. Ramachandi (j'avais mal lu en passant sous le porche d'entrée du village, et cru voir Ramachi, ce qui aurait donné dans un secteur très réduit 2 noms de lieux qui supportent mal la transposition en français!)
Inde_Puri_Ramachi_bateau.jpg

lundi, octobre 15 2012

Power Cut, changement de programme !



Je devais passer la matinée à mettre au propre les recettes que j'ai déjà collectées, à trier mes photos, à envoyer quelques mails mais on a beau avoir une carte SD pleine de photos, un mini-PC tout neuf avec un beau lecteur de cartes, une belle clé 3G qui marche, on n'est rien quand il n'y a plus de courant !
Les « soucis » ont commencé dans la nuit avec un arrêt du ventilateur pour cause de coupure de courant autour de Minuit-2heures du matin. Ça n'a l'air de rien comme ça mais oui oui je confirme, on peut être réveillé à cause de la chaleur (alors que le bruit du ventilateur n'est pas du tout dérangeant!!). Je me suis donc réveillée avant 6 heures ce matin, avec la sensation de ne pas avoir assez dormi et que j'allais traîner ça toute la journée !
Je suis sortie pour apprendre que le courant pourrait revenir dans une heure ou à peu près, soit pas tellement longtemps avant 8h, l'heure de la coupure quotidienne de courant !
Tout ça m'a mené à pouvoir démarrer ma matinée studieuse sur le coup de 9h30, avec un PC en bout de course (ma batterie ne me semble pas tenir les 5 heures annoncées), qui m'a lâché quelques minutes après une nouvelle coupure de courant !
La faute à quoi ces coupures d'électricité ? Des pannes certes, des actions pour favoriser les économies d'énergie mais aussi les travaux dans le bâtiment, on coupe le courant pour faire des branchements.
En attendant que ça revienne, j'ai ainsi appris que l'Orissa était très riche en charbon et que la majeure partie de son électricité vient de centrales thermiques, les ressources sont estimées à 100 ans d'utilisation mais l'état (et les particuliers) commencent à chercher des solutions alternatives dans le solaire par exemple. « Commencent » est peut-être le terme le plus approprié, je ne crois pas avoir distingué le début du commencement d'un panneau solaire depuis mon arrivée !

Secrétariat pas possible. Soit!
Je vais faire un tour.
Inde_Puri_plage_pecheurs_10.jpg
Sur la plage, où j'ai pensé aller juste faire un petit tour pour me réveiller de ma petite sieste du matin, j'ai en fait rencontré un pêcheur que j'avais déjà croisé, Apana, qui parle très bien anglais et qui semble apprécier de passer son temps libre à discuter avec les étrangers de passage.
Evidemment, je me suis terriblement méfiée au début, me demandant ce qu'il voulait me vendre, mais je ne regrette pas d'avoir fait quelques pas sur la plage avec lui, du côté du village de pêcheurs où peut-être je ne me serais pas aventurée seule, d'être montée jusqu'à sa maison et d'avoir échangé quelques mots avec lui.
Inde_Puri_plage_pecheurs_famille_Apana.jpg
Ça fait pas très cuisine tout ça !? D'accord, mais je m'étais accordée une journée sans nouvel apprentissage pour pouvoir mettre mes idées au propre. Faute de pouvoir le faire, autant ne pas trop surcharger ma mémoire de nouvelles choses.
Ceci dit, on a parlé des poissons pêchés en ce moment, de la filière pêche locale. Le mot filière est peut-être un peu gros mais il semble qu'on débarque ici chaque jour plus d'une tonne de poissons, dont une partie est expédiée par train jusqu'à Delhi ou Chennai. Le poisson ne coûte pas cher au départ d'ici, moins cher qu'à Chennai m'a-t-il dit.
Inde_Puri_plage_pecheurs_8.jpg

Inde_Puri_plage_pecheurs__3.jpg

Et la plage est belle, et ce serait dommage de ne pas profiter de ces paysages !

Sur ma lancée, j'ai continué mon exploration de la ville et ai marché jusqu'à la grande plage urbanisée qui est à l'autre bout de l'agglomération, assez loin en fait !
Inde_puri_plage_indiens_4.jpg
Les yeux vers la mer, c'est une belle plage, si on peut tolérer les vaches sur une telle étendue de sable !
Si on se tourne vers la terre, c'est par contre terriblement bétonné dans le style indien clinquant, près à se délabrer mais peut-être pas, coloré, délavé, où les matériaux les plus riches côtoient ceux qui ont l'air de la qualité la plus basse. Objectivement, il faut aussi admettre que le soleil ici tape vraiment fort et que ça contribue à endommager rapidement les bâtiments (enfin ceux construits selon des critères occidentaux car que dire des temples qui ont près de 1000 ans?).

Au menu d'aujourd'hui :
Inde_Puri_petit_dej_plain_et_alu_paratha_DSCF1789.JPG
Petit déjeuner d'une plain parotha et d'une Alu parotha, que j'ai vues fabriquer aujourd'hui. Inde_Puri_cuisine_restau_2.jpg
Un peu sèche la parotha sans un rien de beurre, un peu effrayante la alu parotha quand on l'a vue frire dans l'huile !
J'ai demandé : on n'utilise pas du tout de ghee dans la cuisine du restaurant. Est-ce local ? Religieux ? Une simple question de coût ? À creuser !

Un curry de pois chiches dans un tout petit restau sur la route du retour de la ville. Pas mal le curry, pas top les chapatis (comme quoi, ça a l'air simple et ça ne l'est pas tant que ça!), et j'ai oublié de faire une photo ! Mais j'ai visité la cuisine et là encore j'ai été très bien reçue !

Ce qui m'a amenée à la réflexion qu'il faut que j'arrête d'être trop méfiante et que sans doute ici on n'est pas obligés d'avoir peur de tout le monde. Je risque de passer à côté de jolies choses sinon ! Sur la plage des pêcheurs, Apana voulait juste discuter, n'avait rien de menaçant et rien à me vendre et n'a rien fait pour me retenir.
Sur la plage « urbaine », il est apparemment d'usage que le maître nageur vienne saluer les gens qui sont assis sur la plage, juste pour signaler sa présence, pour dire, je veille !
Et si je me suis inquiétée un instant de voir un homme venir vers moi quand j'avais les pieds dans l'eau, c'était en fait simplement un autre surveillant de baignade qui s'est excusé de ne pas avoir son chapeau « lifeguard » et a voulu m'éviter d'aller dans un endroit où il y a des trous d'eau. On se méfie des courants visiblement ici, mais l'état veille, et gentiment !
Je vais pas forcément relâcher la vigilance mais je me rends compte que je peux quand même donner leur chance à des rencontres de hasard que je vais faire et qui vont par exemple me permettre de découvrir les cuisines familiales.

dimanche, octobre 14 2012

Connected woman, geek assumée !



C'est presque l'événement de la journée, je suis l'heureuse détentrice d'une clé 3G qui me permettra à présent de me connecter à internet de n'importe où j'ose sortir mon mini-PC tout frais.
Et je me dis qu'il faut que je profite de cet accès facilité pour faire un 2ème billet aujourd'hui, de façon à ne pas accumuler du retard dans les récits. Chaque journée est finalement assez remplie et ça va finir par être compliqué de raconter tous les jours la journée de la veille !

Hier, en résumé:

1ère journée à Puri, réveillée assez tard, j'avais sûrement besoin de dormir !
Un petit thé vite enfilé en fin de matinée en compagnie de Brahma.
On a ensuite pris sa moto pour faire les quelques centaines de mètres qui séparent l'hôtel de sa maison (ah la moto en amazone sans casque !...).
Présentation de la famille et visite de la maison (j'ai pas tout compris alors!).
Je me suis fait offrir ces « affreuses » boules de lait horriblement sucrées, un biscuit à la noix de coco (il faudra que je demande comment ils les cuisent vu qu'il n'y a pas de four dans la cuisine).
inde_puri_maison_brahma_boules_sucrees.jpg
Et j'ai assisté à la préparation d'une partie de leur menu du jour.
Curry aux épinards, vraiment très bon.
Curry Alu Gobi (pommes de terre, choux-fleurs)
plus tard les recettes...
Retour à l'hôtel
j'ai assisté à la préparation de ma commande pour le repas de midi : Dal Makhani, ce qui signifie 5 sortes de lentilles (ou pois) mélangés ensemble.
inde_puri_repas_midi_dal_makhani.jpg
Les dal sont cuits à la cocotte minute à l'eau simplement, en avance.
Au moment du service :
on fait chauffer de l'huile dans le récipient de cuisson
on y saute une tomate fraîche coupée en morceaux, puis des épices et herbes
et on y remet les dal et un peu d'eau.
J'avais choisi de manger ces dal avec du riz, Brahma m'a laissé faire pour que je découvre par moi-même que c'était peut-être un peu sec, et sans doute meilleur avec des chapatis. Il a raison je crois !
Petite sieste, j'en avais besoin !
Une balade sur la plage, seule quand le jour était encore là, puis à la tombée de la nuit avec Brahmanda. Beaucoup d'indiens font comme nous une petite marche sur le sable à cette heure-là. On pourrait croire qu'il est très tard à en juger par la lumière mais il est à peine 18h30 quand nous rentrons. Le soleil se couche très tôt et très vite sous les tropiques !
Et retour à l'hôtel, où j'ai choisi mon menu avec Brahma, regardé comment il était préparé, essayé d'étaler des chapatis, mangé, trouvé bon, passé ensuite encore un peu de temps en cuisine à regarder les cuisiniers faire. J'ai surtout vu réapparaître cette fameuse herbe que je trouvais si bonne dans la cuisine du Gujarat, appelée limri là-bas et dont j'ignore encore le nom en anglais. La chasse est ré-ouverte !
inde_puri_repas_soir_alu_matar.jpg
Alu Matar with chapatis

Aujourd'hui:

Réveil un peu plus tôt, un peu moins de fatigue mais tout de même je crois que j'aurais traîné un peu plus au lit sans la coupure de courant qui a arrêté le ventilateur et a donc sensiblement réchauffé la température de ma chambre.
Petit dej : Alu Paratha, un genre de chapati double, fourré de pommes de terre écrasées. Meilleure que celle que j'ai mangé sur le toit à Delhi j'ai trouvé. Un peu plus épaisse et moins grasse.
inde_puri_petit_dej_alu_parotha.jpg
Pas facile d'avoir mon saoul en thé par contre : pas de « pot of tea » ici mais seulement des tasses de grand expresso ! J'en ai pris 2 et complété avec de l'eau en bouteille un peu plus tard dans la matinée.
1ère étape : un temps en cuisine avec la femme de Brahma et la femme de son frère. J'ai fini par comprendre que la maison abrite les 3 couples et leurs enfants : Brahma et sa femme (Beauty), son frère et sa femme (Sweet, je crois que les indiens affectionnent de donner de donner des (sur)noms ridicules en anglais à leurs femmes), et leurs parents. Brahma a 2 enfants, un garçon de 14 ans et une fille de 6, son frère a une fille de 6 ou 7 ans.
Aujourd'hui, j'ai vu la fabrication de 2 sabji (mélanges de légumes cuits), préparés en friture. Un légume + pomme de terre (coupées de la même taille que l'autre légume).
inde_puri_maison_brahma_ladys_finger_frits.jpg
On chauffe l'huile, on y ajoute quelques graines à roussir, puis les oignons/ail/gingembre haché, les légumes, puis le sel et le curcuma, et on laisse cuire à couvert quelques minutes. Ensuite on sèche en enlevant le couvercle et on ajoute de la tomate fraîche et du piment en poudre.
J'ai goûté la version ladys finger (ocras) et la version « parmel », un légume inconnu dont je ne connais pas vraiment le nom en anglais non plus !
Et ensuite, c'était la préparation de 2 currys de poisson. La recette plus tard...
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curry de poisson frit

Vers midi, j'ai eu l'idée intelligente de partir faire une petite balade sous le cagnard. Vraiment il a fait chaud aujourd'hui. Heureusement j'avais ma fidèle bouteille d'eau avec moi ! (et un foulard pour protéger ma tête du soleil).
Objectif : le temple à Jagannath, monument très important de Puri et très important pour les hindous en général, une de leurs Mecque où il faut aller au moins une fois dans sa vie.
Sauf que c'était beaucoup plus loin que ce que je pensais, j'ai mis pas loin d'une heure et demie à y arriver. Les quartiers que j'ai traversés m'ont pas mal plu, hautes maisons colorées et ouvragées, de l'animation, mais j'ai pas du tout eu l'impression d'attirer l'attention comme européenne et ça c'est agréable !
Evidemment mon appareil photo m'a lâché devant le temple et je n'ai pas non plus pu prendre en photo le thali servi sur une feuille de bananier que j'ai mangé en compagnie d'un des employés du temps qui m'a gentiment fait la visite extérieure (les non-hindous n'ont pas le droit de rentrer dans le temple).
Son rôle est de dire des mantras pour les croyants. Il fait ça tous les matins, tôt, et après il est libre. Il m'a proposé de me faire donner un cours de cuisine par sa femme, qui est très bonne cuisinière. Pourquoi pas ? Et définitivement, je me méfie moins des papys un peu âgés que des hommes dans la force de l'âge ici !
A part ça, le thali était vraiment très bon, épicé sans être relevé, pour 35 Rs seulement. Mon premier thali sur une feuille de bananier !
Et c'est quoi un thali ?
C'est le nom de l'assiette de base : une part de riz et 3 ou 4 préparations de légumes autour. Dans les lieux les plus modestes, c'est servi sur une feuille de bananier, en petits tas, dès qu'on monte un peu en gamme ce sera sur une grande assiette en inox complétés de quelques ramequins en inox également.
inde_puri_jagannath_temple_quartier_1.jpg
Bon, j'ai bien aimé le quartier, je reviendrai !

Retour en rickshaw au travers de calmes quartiers résidentiels et boisés, qui m'ont un peu évoqué les décors du film L'Amant.

Depuis je suis revenue, j'ai un peu fait la sieste, j'ai pris le chai avec un voisin vendeur de souvenirs tibétains (!) qui m'a offert des magazines féminins où je vais pouvoir trouver des recettes modernes, et à qui je suis aussi redevable de l'achat d'une connerie maintenant ! Et depuis que je me suis remise devant mon ordinateur, je rédige, je rédige, je rédige ! ! !

Prise de mes quartiers à Puri


Mon hôte :

Brahmanda, le patron de l'hôtel restaurant, une affaire montée par ses parents, et qu'il cherche à développer. Si j'ai bien compris, il a construit l'hôtel il y a 12 ans et auparavant il n'y avait que le restaurant, des huttes dans un jardin.
Il passe de longues journées à l'hôtel, de tôt le matin jusqu'à 10h30 le soir mais a toujours le temps pour discuter avec moi de tout et de rien.

L'hôtel :

inde_puri_restau_facade_hotel.jpg
au-dessus du restaurant. Je dirais qu'il y a dans les 12-13 chambres, 2 étages pleins et une chambre construite sur le toit en terrasse.
On est dans une période un peu creuse, l'hôtel est quasiment vide. Mais il y a un gros événement religieux à Puri à partir du 20 octobre, la ville devrait être complètement pleine à ce moment-là, pour 3 jours.

Ma chambre:

inde_puri_restau_chambre.jpg
au 1er étage, au bout du couloir. Une fenêtre et une porte-fenêtre qui donnent sur un balcon étroit, en enfilade des balcons des autres chambres.
De là j'ai vu sur un temple qui a 1000 ans si j'ai bien compris, dédié à Ram, le père de tous les autres dieux, et en ce moment sur un singe, le 1er que je vois depuis mon arrivée. Brahmanda m'a dit qu'il y en avait quelques uns au temple.
Une grand lit, matelas un peu fin sur un sommier en bois, ventilateur qui fonctionne bien, salle de bain privée. C'est modeste mais suffisant, et dans le standing commun des chambres indiennes.
Attention toutefois à la coupure de courant quotidienne : de 8h à 9h tous les jours, c'est black out, partout en Inde m'a-t-on dit, pour économiser l'électricité (ou faire faire à une autre heure ce qu'on aurait fait à ce moment-là peut-être!).
J'en ai aussi constaté une petite dans l'après-midi aujourd'hui.

Le restaurant:

inde_puri_restau_salle.jpg
Il occupe donc le rez-de-chaussée sur-élevé de l'hôtel. Peu de clients en ce moment également. Il semble servir surtout les clients de l'hôtel. La porte close (pour maintenir l'air conditionné) et les quelques marches à franchir ne sont pas très engageantes pour la clientèle de passage sans doute.
Une dizaine de tables de 4 couverts environ.
La salle est décorée d'une fresque représentant la vie des tribus vivants dans les forêts situées un peu plus dans les terres.

La cuisine :

inde_puri_restau_gravy_tomates.jpg
Le restaurant pratique une cuisine qu'il appelle « pure veg », c'est-à-dire végétarienne mais sans oignon et sans ail (sans œuf et sans poisson évidemment!). Pourquoi le « pure veg » c'est sans oignon et sans ail ? Parce que ! C'est la seule réponse que j'ai tirée de mes questions là-dessus pour le moment.
Brahmanda m'a dès mon arrivée montré la cuisine. Plans de travail et feux gaz à hauteur. Un grill spécial pour les chapatis, dosa, parotha... Pas de tandoori, qu'il juge moins bon pour la santé (à cause des émanations de charbon ?).
ça ne semble pas super nickel quand on pense à nos habitudes européennes mais tout est question de référentiel. Je verrai dans la pratique s'il y a lieu de s'inquiéter.
J'ai vu un frigo et un congélateur. Le congélateur sert notamment à conserver toute la semaine la sauce curry (gravy sauce), qui est faite en une fois et sortie selon les besoins de la salle.
L'activité n'est pas très intense en ce moment mais je peux entrer en cuisine dès qu'il y a une commande pour voir comment ils préparent le plat demandé. Cela va-t-il me suffire ou ne va-t-il pas falloir que je cherche plutôt un vrai restaurant ?
Il y a 7 personnes qui travaillent pour le restaurant, il me semble que certains ne parlent pas anglais ni ne savent lire notre alphabet mais que l'un d'eux parle anglais ou peu près.

La maison de Brahmanda:

inde_puri_maison_brahma_cuisine.jpg
Il me l'a fait visiter hier matin et m'a présentée à sa famille. Sa femme, ses 2 enfants, ses parents qui habitent avec lui.
Une maison toute neuve, coquette, toute propre. Ils sont rentrés dedans il y a à peine 3 mois si j'ai bien compris.
Je dis souvent si j'ai bien compris, parce que tout n'est pas toujours clair dans nos échanges, l'anglais indien n'est pas toujours facile à suivre et parfois je n'ose pas faire répéter.
Je vais aussi pouvoir passer un peu de temps dans leur cuisine, où les feux sont eux aussi à hauteur. Sa femme ne parle pas anglais apparemment, je vais avoir besoin d'aide pour la traduction mais déjà par l'observation on apprend pas mal de choses !
Hier matin c'était Alu Gobi (curry de pommes de terres et choux-fleurs). A plus tard pour plus de descriptions de recettes et de préparations !

Le quartier:

inde_puri_CT_road_1.jpg
Juste en face de la maison de Brahma se situe le bureau d'un agent de voyage qui fait tout. « Pravat will arrange for you ». Effectivement, il obtient ce qu'on demande, il fait son beurre là-dessus aussi, évidemment. Bon je lui ai confié 3550 Rs (autour de 75€) hier pour acheter une clé 3G et un abonnement à internet illimité pendant les 2 mois de mon séjour, et je l'ai eu aujourd'hui, ça fonctionne et je n'ai rien eu à rajouter.
Depuis mon arrivée, j'avais déjà utilisé par 2 fois sa connexion pour avoir accès à internet et je pense que je passerai par lui pour acheter mes prochains billets de train ou d'avion. Brahma fait toujours comme ça m'a-t-il dit, ça risque de me coûter plus cher que si je me débrouille toute seule mais autant faire comme ça se fait ici. J'ai envie de vexer personne !
Je me suis déjà mise en tête que mon budget transports à l'intérieur du pays allait exploser. Et puis tant pis !
La rue devant l'hôtel est assez animée, la CT Road (Chakra Thirta Road) où se pressent les hôtels, les restaurants, les ATM (Distributeurs automatiques), quelques temples, magasins de souvenirs et accès à la mer., des vaches et quelques placides chiens errants.
La mer est tout près, une immense plage de sable blond gris, avec un plateau assez large qui s'enfonce ensuite assez brutalement dans la mer. La mer est vraiment agitée. Pas un endroit pour aller se baigner paisiblement. Hier j'ai vu des européens dans l'eau, habillés évidemment. Pas sûr que moi j'y aille ! Pas sûr du tout même !
Sur la plage et dans l'eau il y a pas mal de barques de pêcheurs. Donc il y a du poisson quelque part dans les assiettes ici !

samedi, octobre 13 2012

From Paris to Puri

10 oct : check in in Paris
22:00 PM : départ
9:30 : arrival in Delhi (Indira Gandhi International Airport)
buy plane ticket to Bhubaneswar
one day / one night in Delhi
12:00 departure from my Delhi hotel to Airport (T1D)
30 minutes de conduite sportive, d'évitement des autres véhicules, de bouchons et de moments où la voiture filait à toute allure. Vitesse maxi inconnue, le compteur ne fonctionne pas !
12:30 : arrivée à l'aéroport, beaucoup trop tôt en fait !
Départ de l'avion à 4:25
Enregistrement dès 13:30.
contrôles de sécurité idem vols internationaux
2 heures de vol, j'ai presque eu froid

1er repas indien

en vol, après le départ de Paris, vers minuit heure française
poulet au curry + légumes + riz.
Légumes pas top top mais très bon autrement.

Petite collation dans l'avion avant l'atterrissage

1er repas en territoire indien

vers 14h le 11 octobre (heure locale)
dal et butter naan + un coca et une bouteille d'eau (j'avais très soif)
repas_11_midi_Lakda_Delhi.jpg
grignotage au même restau vers 17h, où le patron m'avait proposé de me montrer sa cuisine
acheté des bananes, même pas mangé, rien du tout le soir, trop épuisée.

1er petit déjeuner (12 octobre)

Everest café tout près de l'hôtel
everest_cafe_1.jpg
en fait dans le secteur, plein de cafés s'appellent Everest Café !
Restaurants situés sur les toits en terrasse des immeubles, que j'ai voulu essayé le matin quand la chaleur n'est pas trop forte, assez prisés par les indiens le soir pour le dîner et pour voir les lumières de la ville d'en haut !
everest_cafe_2.jpg

petit_dejeuner_everest_cafe.jpg

Quelques bananes mangées dans le hall de l'aéroport,
bien plus sucrées que celles que l'on connaît ! Ça je l'avais oublié et c'est une sensation agréable de les redécouvrir ;

propositions des cafés dans le hall de l'aéroport pas très intéressantes à mon goût mais une fois passés les contrôles sécurité on a accès à d'autres restaurants, de chaîne. KFC, Pizza Hut n'ont pas retenu mon attention.
J'ai choisi Fresh, qui fait des propositions indiennes veg et non-veg.
Ce sera un vegetable byriani. Du riz sauté mélangé avec des épices et des légumes eux aussi sautés.
Parsemé de coriandre fraîche ciselée. Servi avec du raita, un lait fermenté assaisonné et épicé et quelques crudités elles aussi épicées. Du frais, du cru, donc pas recommandé mais tant pis je goûte et on verra bien ! (et vu comment tout l'aéroport est vraiment nickel, dans nos standards européens, je me dis que je peux faire confiance).
byriani_aeroport_delhi.jpg
Grand bien m'en a pris, c'était bon ! Quelques légumes non identifiés parmi les crudités, une saveur un peu douceâtre du raita mais contrebalancée par une certaine fraîcheur.

Dans l'avion, compagnie low cost, pas de service d'office mais il faut commander ce que l'on veut manger. J'ai l'impression de sortir de table, pas faim et les choix sont très européens en fait : sandwiches triangles au fromage...

Spectacle avant d'atterrir : un orage dans des nuages, sans que l'on voit le ciel. Vraiment impressionnant ! Très Harry Potter comme décor !
A Bhubaneshwar, contraste à la sortie de l'avion : la chaleur me tombe dessus ! Il fait ici un peu plus chaud qu'à Delhi et plus humide aussi. Gros contraste avec ma journée quasi entièrement passée sous air conditionné dans l'aéroport et dans l'avion !
Mon hôte m'attendait, avec une voiture et son chauffeur. J'ai appris seulement le lendemain que cet accueil sympathique allait me coûter 1000 Rs !
1h30 de trajet pour 60 km, c'est pas si mal !
On a un peu discuté dans la voiture, un peu de l'organisation qu'il peut me proposer au sein du restaurant, davantage de généralités, du yoga qu'il pratique assidûment depuis quelques années, du voyage qu'il vient de faire en Thaïlande, de l'ouverture prochaine, adjointe à son restaurant d'un snack / boulangerie/ pâtisserie / pizzeria à emporter.

En arrivant je tombais vraiment de fatigue, cumulant une nuit trop courte la veille du départ, une nuit pas vraiment ensommeillée dans l'avion, une nuit dans un hôtel beaucoup trop bruyant à Delhi.
J'ai quand même mangé un petit curry de légumes et 2 chapatis avant de prendre mes quartiers pour la nuit.
Je reviens plus tard avec une description de mon nouvel univers. Je prévois de rester ici une bonne semaine au moins.

jeudi, octobre 11 2012

1ers pas en Inde, 1ères surprises, 1ères expériences

from a Cyber Cafe pres de mon hotel a Delhi

Je suis arrivée ce matin à 9h30 heure locale(4h en France), après un vol de nuit pas du tout aussi reposant qu'une nuit dans un lit, mais à l'heure où j'écris ces lignes je dois dire que je ne sens plus la fatigue.
Récupéré les bagages
Acheté mon billet d'avion pour Bhubaneshwar (après maintes hésitations)
Appelé le gars du restaurant qui doit m'accueillir à Puri, bien plus facile ce coup de téléphone d'ailleurs que le 1er depuis la France la semaine dernière, il viendra me chercher à l'aéroport (sans doute avec une pancarte avec mon nom dessus)
Tenté de prendre le métro, échec, le métro ne circule pas en ce moment sur la ligne qui va vers le centre ville
Tenté de changer mon billet d'avion pour aujourd'hui plutôt que demain, ça devait me coûter le prix de mon séjour à Delhi, pas fait la modif du coup
Pris un taxi pré-payé
Démarré la route vers le centre

1ère surprise :

je ne suis pas surprise. Les sons, les odeurs, ce que je vois me semblent presque familiers, rien ne vient me heurter.
Ambiance : klaxons, sonnettes de vélo, bruits de moteurs de voiture, bourdonnement indéfinissable, odeur de moteur de tondeuse, de gas-oil, des cigarettes bidi (qui sentent presque les herbes), sensation de chaud sec, beaucoup de circulation, des panneaux en hindi un partout, beaucoup de monde.

2ème surprise (je ne m'en rends compte qu'en écrivant ces lignes) :
presque pas de vaches, de chiens errants, de mendiants, d'estropiés, pas de cochon, pas de tas d'ordures, pas de panneaux Coka Cola à tout bout de champ. Tout ce qui m'avait sérieusement happée à mon arrivée à Bombay en 2000 (ça et une chaleur étouffante).
Les temps changent ? J'ai évité les quartiers qui ont ces caractéristiques aujourd'hui ? Delhi n'est pas Bombay ?
J'aurais peut-être un semblant de réponse au fil de mon séjour.

1ères rencontres :

dans la file d'attente à l'enregistrement, j'ai discuté avec un indien, qui bosse pour Alsthom et qui était pour affaires à Paris, étonné de voir si peu d'indiens dans son vol sur Air India. Parlé anglais, et ça a été (rassurant donc!). Un monsieur sympathique. Il m'a conseillé d'investir dans une clé 2G pour connecter mon ordi un peu partout à Internet. Ce soir ce sera quand même Cyber Café, on verra la suite.
Au moment de monter dans l'avion, un « traveller pur jus », qui s'est décidé au dernier moment à partir, qui n'a qu'un petit sac à dos pour seul bagage et pas un guide de voyage. Qu'est-ce que je suis préparée moi !

Et un programme d'aujourd'hui assez chargé finalement :

Je me suis d'abord fait un peu balader avant de trouver mon hôtel, pas si facile à trouver non plus dans une petite ruelle perpendiculaire à Main Bazar (dans Pahar Ganj, près de New Delhi Railway Station), semblable à toutes les autres petites ruelles qui débouchent sur l'artère. Et quand je dis petite ruelle, je ne crois pas exagérer : dans les 1,5 mètres de large, commerces et enseignes débordant des 2 côtés.
Bilan de la petite expérience sans conséquence si ce n'est un temps infini pour pouvoir enfin poser mes affaires : demander conseil aux gens qui ne demandent ni ne proposent rien, se méfier de ceux qui proposent spontanément de l'aide, et peut-être surtout de ceux qui présentent immédiatement un papier d'identité pour tenter de prouver leur statut !
J'ai ensuite voulu me balader un peu dans le quartier pour trouver un endroit pour manger ou d'abord le métro vers le Red Fort et la mosquée Jama Masjid.
Bilan de cette étape : le métro en fait n'existe pas à Delhi (private joke : c'est comme les éléphants en Tanzanie) et j'avais pas envie de manger dans une gargote super bruyante devant la gare, je me suis rabattue sur un petit restau un plus enfoncé dans Pahar Ganj (mais sur la grande artère quand même, n'ai pas peur maman!). Spécialités indiennes végétariennes, bon, très bon même, un petit havre de paix avec AC avant de me lancer dans un tour un peu plus touristique.
repas_11_midi_Lakda_Delhi.jpg
Au moment de payer, comme tout indien qui se respecte croisant un étranger, le patron m'a posé les fameuses questions :
?- 1st stay in India ?
?- How long will you stay ?
?- What country you are from ?
?- Are you for tourism or affair ? (il y a aussi la variante « what your job ? »)
Je dois préciser que dans mes citations, il n'y a pas de faute de grammaire indienne et qu'il faut un peu rouler les R et bien marquer les T pour faire un peu plus couleur locale !
Et donc en répondant, je lui ai dit que j'étais là pour la cuisine et que je serais ravie qu'il veuille bien me montrer sa cuisine. On papote un peu et il me dit de revenir un peu plus tard dans l'après-midi pour qu'il me fasse visiter. Coool !
J'avais pas perdu mon idée d'aller faire ma petite sortie touristique vers le Red Fort. Négo avec un rickshaw vélo, 45 minutes aller, 45 minutes retour dans les embouteillages, une petite demi-heure sur place pour voir les monuments effectivement impressionnants mais pas le temps de rentrer dedans (je suis toujours gênée aussi de rentrer dans des lieux de culte), 150 roupies qui sont devenues 200 au moment de régler.
rickshaw_velo_1.jpg
Je sais pas trop si j'aime les vélos rickshaw :
J'aime : les carrioles sont jolies, ça ne pollue pas, ça ne fait pas de bruit, on a un meilleur panorama qu'en auto-rickshaw
J'aime pas : avoir l'impression d'exploiter l'être humain qui pédale dur devant moi pour nous faire avancer, prendre plein de gaz d'échappement des autres véhicules dans la tronche.

En rentrant, j'ai acheté des fruits inconnus : singada en hindi, coque verte dans laquelle on peut mordre aisément, chair blanche que l'on mange comme un fruit, un peu acidulé, un peu sucré, un peu neutre en fait.
singada.jpg
Et je suis retournée au restau de mon repas de midi :
?- visite d'une cuisine pas si différente d'une cuisine française, dans son agencement et dans son organisation quotidienne ;
?- vu le service d'un plat en sauce à base de 3 sauces préparées plus tôt dans la journée, jetées dans une poêle où sautait oignon et poivron crus ciselés, la cuisson de chapatis dans une poêle à chapatis, le four à tandoori
?- goûté la sauce, le chapati, une préparation de dal (cuits partiellement dans du lait, mais aussi des épices, des tomates, des oignons...), un chai aux épices que j'ai bien aimé, pas trop sucré et avec des épices fraîches (cardamome et gingembre), le lait y est rajouté en dernier.
?- Je suis invitée à le retrouver pour dîner à 21 heures si je ne m'effondre pas de sommeil d'ici là, à revenir bosser dans le restau si ça ne se passait pas bien à Puri, à acheter avec lui les épices que je voudrais comme il les a à des prix de gros et de bonne qualité.

I feel good !
Mais je me dis que si j'ai autant à raconter chaque jour, ça va être un peu dense comme séjour !

bon... j'ai ecrit tout ce aui precede dans ma chambre sur mon ordi il y a bientot une heure et depuis, y a des vaches dans le quartier, qui bouffent des ordures laissees la par les marchands de la journee, il fait nuit, j'ai croise un mendiant et je suis en train de tomber de fatigue. Il suffisait d'etre patient !

jeudi, octobre 4 2012

Le menu d'hier (à la demande de certains/taines...)

En m'inspirant (librement) des plats que Nathalie Beauvais sert dans une papillote de crêpe de blé noir, j'ai testé ma propre formule avec de l'églefin, des poireaux, de la purée de panais, une petite salade fraîche.

Pour la garniture de la crêpe :

- faire une julienne d'écorces d'oranges : éplucher finement une orange, couper des tronçons très fins (1 mm x 2 cm), blanchir 2 fois en amenant à ébullition les écorces dans de l'eau froide (pas la peine d'en mettre de trop, juste de quoi couvrir les écorces. C'est un peu long à tailler, prévoir à peine 10 tronçons par couvert ou alors, ce que j'ai fait : prendre le courage de faire au moins une orange, blanchir et congeler pour en avoir sous la main
- faire une fondue de poireaux : faire fondre un peu de beurre dans une casserole, ajouter les poireaux ciselés finement (j'ai mis les verts quelques minutes avant les blancs), laisser cuire à couvert à feu doux. Goûter pour décider de la fin de la cuisson.
- cuire le poisson directement sur la fondue de poireaux : poser les filets sur les poireaux, et les écorces d'orange sur les filets, couvrir la casserole, laisser cuire à feu doux, émietter à la cuillère quand le poisson est cuit. Goûter, saler, poivrer.

Garnir la crêpe :

- déplier et bien beurrer (sinon elle va devenir trop cassante à la cuisson)
- disposer une tranche de jambon cru (c'était de l'espagnol en provenance directe de Roses dans mon mon cas), puis une bonne cuillérée de poisson préparé (un peu refroidi)
- replier la crêpe (en carré par exemple)

Purée de panais :

- éplucher, tailler en morceaux de tailles équivalente (on peut enlever un peu le coeur près de la tige si on craint que ce soit un peu trop dur)
- cuire les panais dans un mélange eau + lait en proportions à peu près égales. Recouvrir juste les panais du liquide.
- goûter pour tester le niveau de cuisson (ce n'est pas très long), les panais doivent devenir bien fondants. Saler et poivrer légèrement (je n'avais vraiment pas salé beaucoup et c'était suffisant pour le mariage des saveurs du reste du plat et peut-être aussi du fait que le jambon apportait déjà pas mal de sel)

Salade tomates / pommes :

- éplucher et râper les pommes (un peu moins d'1 pour 2 personnes environ). Choisir une variété assez acide
- couper finement les tomates en demi-tranches, enlever sommairement les pépins
- presser le jus de tomate pour obtenir le liquide sans les pépins. faire la sauce avec ce jus, sel, poivre et huile d'olive
- bien mélanger.

Service :

- chauffer les crêpes à four chaud (on peut chauffer plusieurs crêpes en même temps ainsi)
- disposer un nid de purée de panais chaude au fond de l'assiette (chaude elle aussi si possible)
- placer la crêpe dessus et surmonter d'une bonne boule de salade tomates/pommes

J'ai choisi de ne mettre les écorces d'orange qu'avec les poireaux mais ça suffisait à parfumer l'ensemble. Et autant la salade que la purée se mariaient bien avec ces écorces d'orange.

à vous !

Mise au point d'une recette : épilogue et 100ème billet du blog (!)



La difficulté de mettre au point une recette avec des produits très saisonniers :

Je pensais que mes amis allaient manger des pâtes de nombreuses fois cet été pour tester la recette dans des conditions réelles. Mais pour faire la recette, il faut disposer des ingrédients. Pour celle-ci ce sont sans doute les petits pois qui sont l’élément le plus critique.
Un élément à prendre en compte donc quand on passe du temps à mettre au point une recette : cela vaut-il la peine de passer beaucoup de temps à mettre au point une recette dont l’ingrédient principal est très peu disponible ? car on n’aura pas le temps de la rentabiliser…
Et si la mise au point n’est pas finie en fin de saison, eh bien il faut attendre l’année prochaine pour de nouveaux essais ! Mais c’est aussi ce qui fait le charme de la cuisine des produits frais, c’est un rendez-vous avec la nature et le climat !

Ce que j’ai appris de cette expérience :

- savoir jeter
- garder dans un coin de tête les essais infructueux, mais ne pas chercher à les faire revenir sur le devant de la scène à tout prix
- j’aime bien écouter les avis des « goûteurs », les descriptions qu’ils peuvent donner de leurs sensations, tenter ensuite de me rapprocher de ce qui va convaincre
Tout ça m’encourage dans mon souhait de travailler en recherche & développement.

Et alors la recette, à la carte ou pas ?

Finalement, non pour toutes sortes de raisons :
- la saisonnalité et donc le fait que je n’ai peut-être pas pu être assez au point sur sa réalisation avant la fin de mon stage
- le temps de Nathalie, très occupée en ce mois, avec son nouveau livre, un projet avec la Pataterie, des cours de cuisine dans le cadre de la Volvo Race, du Festival Interceltique, la fréquentation du restaurant… et donc pas assez disponible en dehors du service pour qu’on travaille ensemble sur la recette et qu’on puisse la proposer au menu
- mais surtout la vision de Nathalie est que la cuisine est quelque chose de très personnel, un peu comme une création plus artistique, dans laquelle on met de soi. Ainsi, même si avec un peu plus de temps, on aurait pu faire un essai de mettre ma proposition au menu d’un jour, on n’aurait pas composé la recette ensemble, signée par Le Jardin Gourmand ensuite. Dans ma culture « industrielle », j’attends de la discussion, du travail collaboratif un résultat collectif, alors que la culture « artisanale » de Nathalie (et sans doute des cuisiniers généralement) va plus vers le travail individuel (et la hiérarchie généralement constatée).

Un peu déçue donc de ne pas avoir pu présenter mon travail à de vrais clients pour aller au bout de la démarche mais beaucoup d’enseignements sur le processus de création et de quoi aussi mieux comprendre comment fonctionnent les cuisiniers.
Et en conclusion, je confirme mon « formatage » pour l’industrie, ce que je prends positivement pour mes projets futurs ! Ecoute et Créativité, Rigueur et Imagination !

Merci encore Nathalie (et toute l'équipe !) et contente d'avoir pu jouer avec les pâtes Le Ruyet.

mercredi, octobre 3 2012

taxe sur la bière, ma petite contribution politique

Sans avoir exploré en détail ce projet d'augmenter les taxes prélevées sur la bière, je me permets une réflexion, qui rejoint une idée que j'ai depuis un moment déjà :
Si j'ai bien compris, le but de cette augmentation de la taxe qui pèsera autour de 5 centimes par demi est de récupérer une recette de près de 500 millions d'euros pour la sécurité sociale.
Financer la sécu : OK
Lutter contre l'alcoolisme (et l'alcool au volant) : OK
Mais quid de la convivialité d'un verre échangé à la table d'un bistrot ? de la tournée offerte aux amis ?

Il y a déjà un écart très important entre le coût d'un verre si on achète la bouteille en grande distribution ou si on va le boire dans un bar.
Quand les prix augmentent, diminue-t-on sa consommation ou ne reste-t-on pas plutôt boire à la maison plutôt que de sortir faire "marcher le commerce local" et n'encourage-t-on pas le binch drinking, la consommation d'alcool bon marché dans les arrêts de bus aux dépends d'une consommation sociale dans des lieux de convivialité ?

Je me dis depuis quelques années que l'on créerait du lien social en favorisant la consommation dans les bars (et pas seulement d'alcool). Et là c'est peut-être l'occasion de marquer le pas :
au moment où le tabac augmente, où donc la fréquentation des bars tabacs tend à baisser, avec les impacts que cela a sur les autres produits qui y sont vendus (la presse notamment), où l'on parle de communautarisation de la population, où le chômage connaît des sommets, je me dis que ça ne sera pas forcément idiot de donner un signe positif à la presse (qui nous informe et nous instruit), au pékin moyen (qui apprécie la convivialité d'une sortie), aux tenanciers de bistrots qui créent de l'emploi, en modifiant la répartition de l'augmentation de la taxe sur la bière :

plutôt que d'augmenter de 5 centimes la taxe sur la bière bue en bistrot (ou en festival), pourquoi ne pas augmenter la taxe sur les alcools vendus en grande distribution pour récupérer la même somme au final ?

Et qui peut critiquer l'augmentation en grande distribution d'un produit qui n'est pas indispensable et que l'on doit consommer avec modération ?
Avec quels arguments les alcooliers pourraient prétendre qu'il vaut mieux augmenter le coût de la bière au bar plutôt que l'ensemble des alcools vendus en grande distribution ?

Et je n'ai rien contre la distribution, ni contre les grands groupes alcooliers, ni contre les gens qui font les lois et essaient d'équilibrer le budget de l'état. Mais serai ravie d'avoir des avis contradictoires et des précisions sur ce sujet !

mardi, octobre 2 2012

Exploration de la cuisine veg indienne - J-8

Voilà, c'est parti, je suis lancée sur mon projet de partir en Inde pour y apprendre la cuisine locale notamment végétarienne et épicée.

billet d'avion : OK

acheté vendredi dernier sur Opodo

visa : OK

et ça a été très rapide, j'ai expédié mon passeport et les autres documents le 1er septembre après une petite aventure à la Poste (erreur de manip de la guichetière, 1000 € prélevés sur mon compte au lieu de 100, plus d'une demi-heure d'attente pour annuler !), reçu le passeport et le visa le 5 septembre.
inde_visa.jpg

prévention santé :

vaccin fièvre typhoïde, hépatites A et B, fièvre jaune : OK
rappel vaccin tétanos : demain
achats des médicaments utiles (anti palu, répulsif moustique, antibio généraliste, paracétamol, anti tourista...) : A FAIRE
prendre une assurance santé complémentaire privée pour la durée du voyage : A FAIRE
changer d'avis quant à l'arrachage de ma dent qui me fait mal : le faire très vite si je le fais !!! (mais c'est tellement définitif que ce n'est pas facile à faire)

administratif :

étiquette sur ma boite aux lettres "pas de pub SVP" : A FAIRE
trouver quelqu'un pour relever mon courrier pendant mon absence : A FAIRE
scanner mon passeport et mon visa et charger dans les brouillons de mes boites mails en cas de perte : A FAIRE
payer les impôts fonciers : A FAIRE
imprimer mon billet électronique : A FAIRE

programme :

réserver mon billet de train pour Paris : A FAIRE
réserver chambre à Delhi pour au moins les 2 premières nuits : A FAIRE

prendre une décision sur mon programme et mon itinéraire. J'ai des pistes sérieuses à Daramsala, à Puri et dans le Kerala. Le seul vrai restaurant est à Puri.
appeler le restaurant à Puri : A FAIRE sans tarder
se renseigner sur le décalage horaire : OK, +5h30 par rapport à nous, partout dans le pays
contacter les autres contacts que j'ai là-bas : A FAIRE rapidement aussi

matériel :

trouver quelqu'un pour arroser mes plantes pendant mon absence (la même personne que celle qui relève mon courrier) : à faire
vider frigo et congélateur : A FAIRE
préparer vêtements pour partir : une tenue chaude pour partir et revenir, chaussures faciles, quelques chemises et pantalons. je prévois d'en prendre le minimum ici et de compléter là-bas. Quelques achats A FAIRE ici quand même
faire mon sac, bagage soute et bagage cabine, le minimum vital en bagage cabine pour tenir 2 jours en cas de perte de mon bagage soute (mieux vaut un excès de prudence !), 2 trousses de toilettes, acheter un sac peut-être : A FAIRE
acheter de quoi gérer mon blog facilement en voyage : mini-PC, disque dur de sauvegarde, connectique (+ une liseuse pour éviter d'alourdir mon sac avec trop de livres ?) : A FAIRE
acheter un adaptateur pour l'électricité là-bas : A FAIRE

garder le contact :

faire un message sur mon blog pour faire le point sur ce qu'il me reste à faire d'ici le départ : en cours !
envoyer mail d'info sur mon départ aux personnes que je tiens habituellement informées de mes aventures (anciens collègues, membres de Produit en Bretagne, anciens interlocuteurs...) : A FAIRE
envoyer un mail à mes copains pas vus depuis un moment : A FAIRE

POINT BUDGET :

1 € équivaut environ à 60 Rs (à peu près le même écart qu'en 2000, quand j'y étais. On comptait 7 roupies dans 1 franc)

billet d'avion : 555 €
A/R Paris : 150 €
médicaments / vaccins : 300 €
visa : 100 €
transports intérieurs : 300 € (18 000 Rs)
hébergement : 500 € (30 000 Rs)
frais de bouche : 300 € (18 000 Rs)
achats sur place : 200 € (ceci n'est qu'un budget, on verra sur place ce qui est utile et ce qui me fait plaisir, et ce qui tiendra dans mon sac pour le retour)
connexion internet pour l'entretien de mon blog notamment (clé 3G, cyber café, téléphone local) : 150 € (10 000 Rs)

2500 € pour 2 mois là-bas

RDV à mon retour pour voir si j'ai tenu ce chiffre

lundi, octobre 1 2012

Mise au point d’une recette : appendices aux épisodes 1 et 11


Son de blé, Germe de blé, Levure de bière

3 ingrédients qu’on trouve dans les rayons diététiques comme complément alimentaire

Avant de préparer ma proposition de pistes à creuser à Nathalie, j’ai fait quelques petits tests à la maison :
- goûté simplement les 2 produits
- mélangé à un peu d’eau et chauffé pour voir s’ils avaient des propriétés épaississantes.

Et je me suis ainsi tournée vers le germe de blé, préféré pour le goût, que je préférais dans ce contexte et parce qu’il a un peu de propriétés épaississantes.

Je reviens dessus maintenant pour faire une analyse nutritionnelle de ces produits que l’on voit un peu dans certains régimes spéciaux, et vraiment très peu dans la consommation traditionnelle (des a priori à combattre ?).

germe_de_ble_72.jpg

levure_de_biere_72.jpg

son_de_ble_72.jpg


Son de Blé :
17,8 % protéines / 6,1 % lipides / 18,5 % glucides
+ des apports intéressants en Fer et Magnésium

Germe de Blé :
29,7 % protéines / 9,5 % lipides / 36,9 % glucides
+ des apports intéressants en Zinc et Phosphore
+ une vraie forte proportion de Manganèse

Levure de bière :
46 % protéines / 4,8 % lipides / 12,8 % glucides
+ des apports intéressants en Phosphore
+ une vraie forte proportion de vitamine B1 et B9

La conso de ces compléments n’excède pas quelques grammes par jour, la plupart du temps c’est donc insuffisant pour combler une absence dans une alimentation équilibrée.

Le son de blé contient beaucoup de fibres, utile donc pour compenser une alimentation trop peu riche en fruits et légumes frais. Pour toutes les autres propriétés des fruits et légumes (vitamines....), mieux vaut continuer à consommer des fruits !

Le germe de blé, c’est donc bien pour le Manganèse. Et le rôle principal du manganèse se situe dans le fonctionnement du système reproductif, sans doute à des tas d’autres choses aussi en toutes petites quantités*. Les autres sources sont les légumes (légumes verts notamment) et l’organisme doit plus facilement en stocker qu’en éliminer.
Pas mal de protéines dans le germe de blé, un petit complément utile sans doute dans le cas des régimes végétaliens (on recommande 10 à 15 % de protides dans les apports journaliers).

La levure de bière apporte un bon complément de 2 vitamines.
La B1 qu’on trouve aussi dans le blanc d'œuf, les légumes et fruits, la viande, le poisson, le foie et qui a un rôle dans la transmission de l’influx nerveux et dont la carence peut provoquer des troubles cardiaques.*
La B9 qu’on trouve aussi dans les légumes secs et légumes verts et qui intervient notamment dans la fabrication du matériel génétique (ADN, ARN) et dont la carence peut provoquer une anémie et des malformations du fœtus.*

Des produits donc intéressants gustativement et un peu nutritionnellement, à consommer avec modération comme tout ingrédient : on parle des carences mais assez rarement des excès de concentration dans l’organisme, particulièrement vrai pour les vitamines liposolubles (A, D, E) et les minéraux.


'* les vitamines et minéraux ont en général un rôle principal et de multiples rôles secondaires. Ne pas simplifier, ne pas se priver de certains composants en se disant qu’on n’en a pas besoin !

mercredi, septembre 26 2012

Une visite à l'épicerie du Ruffé à Brest, sympathique

Le Ruffé c'est d'abord un restaurant, qui s'applique à travailler les produits locaux.
Même, pour aller un peu plus loin, ils participent à des filières d'élevage et d'écoulement de races à viande quasi disparues pour certaines, pie noire bretonne, coucou de Rennes, porc blanc breton, veau de froment...
Ces produits sont à la carte du restaurant, et aussi, depuis quelques temps, une gamme de conserves est élaborée au restaurant et vendue sur place.
J'ai un peu interrogé le maître d'hôtel :
Les recettes sont testées en plat du jour en salle, toutes les préparations finalisées sont faites dans la cuisine du restaurant, puis refroidies et transférées dans un labo semi-industriel où les bocaux sont remplis et stérilisés.
Après le porc blanc et le veau nourri au froment, le prochain produit va être à base d'agneau local. Fin de semaine prochaine, leur boucher va découper pas moins de 40 agneaux qu'il faudra ensuite cuisiner.

J'y suis entrée pour faire des petits cadeaux d'apéro et suis sortie assez satisfaite avec des accords mets vin :
- un bocal de rillettes de porc blanc & une bouteille de cidre Royal Guillevic (des textures assez grasses)
- une bouteille de vin rouge de Loire (même du 44), d'un cépage utilisé aussi dans le Bandol & un bocal de terrine de veau au karrigosse (deux produits assez corsés).
Et en plus, j'ai fait la maline vu que je connaissais l'histoire amusante du karrigosse, mélange de type curry inventé par un pharmacien de Lorient appelé Monsieur Gosse. Ce mélange d'épices inspiré de l'histoire de la ville a d'abord été vendu dans les pharmacies.

Tiens tiens, en parcourant l'étalage, j'ai aussi vu une terrine de porc à l'andouille, un peu dans le style de ce que j'ai fait dimanche dernier ! On peut dire que c'est une tendance ?

Je retournerai avec curiosité découvrir la recette des saucisses d'abats d'agneau aux algues.

dimanche, septembre 23 2012

Fête de la gastronomie - 22 septembre 2012

"C'est pareil que la semaine du goût ?"
Pas simple d'imposer un nouvel événement, et pourtant je serai tentée de trouver de l'intérêt à la démarche en cours, créée à la suite du classement (je n'aime pas ce mot) de la gastronomie française au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco l'an dernier.
La semaine du goût, on goûte, on découvre des saveurs, la fête de la gastronomie c'est pour s'approprier la cuisine, faire, voir faire, transmettre, voir, sentir... Et de ce que j'en ai vu, je trouve que c'est plutôt pas mal, même si ce fut plutôt bref : sortie de table aujourd'hui à près de 17 heures, tout juste eu le temps de filer jeter un tout petit oeil à la manifestation quimpéroise, le festival Aux Goûts du Jour.

Pour la fête de la gastronomie, je crois que moi j'ai passé mon temps en cuisine, et comme ce n'est pas trop mal réussi, je partage ici les expériences :

Terrine de porc et légumes

TERRINE :
viande de porc (300g) +andouille (300g) + lard (160g) + foie de veau (160g) + 4 échalotes + feuilles de coriandre fraîche + sel (15g) + poivre noir (5g) + Eau de vie blanche de pomme (Gwenaval - 5 cL) tout broyer, bien mélanger, faire reposer au frais toute une nuit
goûter, corriger l'assaisonnement si besoin
ajouter 3 oeufs entiers, bien mélanger
enfourner dans des terrines à couvercle. 2 heures pour une petite terrine de 10 cm de diamètre, j'ai préféré laissé 3 heures pour la grande de 7x15 cm environ, jusqu'à ce que le dessus soit un peu doré (la dorure vient même si on laisse le couvercle pendant toute la cuisson). Cuisson au jugé, mon thermomètre de cuisson a justement choisi ce week-end pour me lâcher !
COMPOTEE DE COURGETTES :
réduction d'échalotes dans un peu de vin blanc,
y cuire les courgettes tranchées finement, longtemps, à feu doux
au moment d'enlever la compotée du feu, ajouter de la coriandre fraîche ciselée (qui cuira doucement pendant le refroidissement de la compotée)
CHUTNEY DE POIRES ET TOMATES :
cuire dans une gastrique à peine colorée (vinaigre blanc + sucre) : un oignon de Roscoff ciselé, poires en petits dés, tomates mondées en petits dés (j'avais aussi enlevé les pépins), un peu de pâte de piment, poudre de gingembre
je crois me souvenir que c'est la bonne méthode, même si cette fois-ci, j'ai en fait sauté les oignons dans de l'huile, ajouté le gingembre, laissé compoter les poires, le sucre et les tomates pour me rendre compte que ma préparation manquait de peps et était un peu trop douceâtre. J'ai donc fait à part une gastrique que j'ai mélangé à la compotée, et ça a sauvé mon chutney !
CHUTNEY DE POTIRON :
ça c'est une recette marmiton.org que j'ai fait avec une variété de courgettes oranges en forme de grosse poire, plant offert par les parents d'une copine de ma soeur à mes parents. Tout l'été, j'ai qualifié ce plant de "courgette arborescente" (et envahissante !). ça ne donne pas la variété précise de la courgette mais ça aidera peut-être à la retrouver ? Bon, bref, ça se confond bien avec du potiron quoi !
cuire en même temps : dés de courgette (ou potiron) + un peu de piment végétarien émincé (précieusement conservé au congélateur depuis mon retour de Guadeloupe) + oignon émincé + un peu de vinaigre de vin + sucre.
j'ai ainsi obtenu une préparation très acide et gouteuse, que j'ai coupée ensuite avec une purée base : du potiron simplement cuit à la vapeur, broyés et additionnés d'un peu de beurre.
SERVICE CHAUD :
feuille de brik avec une portion de terrine et une cuillérée de chutney de potiron (mélange des 2 bases), laisser colorer au four
servir sur un nid de purée base de potiron.
SERVICE FROID :
Help yourself : tartiner de belles tranches de pain de terrine et de l'une ou l'autre des préparations de légumes froides, selon son souhait.

Gâteau au chocolat meringué et crème anglaise à l'estragon

base de biscuit à cheese cake (pour avoir une base non chocolatée qui absorbe la crème anglaise aromatisée) : 200g de petits-beurre broyés finement + 80 g de beurre. Bien mélanger et abaisser au fond du moule à manqué.
appareil à gâteau au chocolat classique : faire fondre le chocolat au bain-marie, ajouter le beurre, puis le sucre (pas trop comme je vais rajouter de la meringue), les jaunes d'oeufs, la farine et enfin les blancs.
en fin de cuisson du gâteau, ajouter la meringue italienne à la poche à douille, laisser colorer.
Est-ce que quelqu'un m'expliquera pourquoi la couche de meringue a fini par se rétracter et a suinté un peu d'eau une fois sortie du four ?

Pour être tout à fait honnête il faut préciser qu'entre la terrine et le gâteau, nous avons eu une brochette de lotte aux pêches fraîches (du jardin !), cuite au four, servie avec des tagliatelles de crêpes de blé noir. Et pour alléger le tout, ne pas oublier la sauce : réduire un peu le jus de cuisson, y ajouter un peu de carottes pour adoucir un peu le goût, passer au chinois, monter au beurre (ne pas oublier le beurre !!!).
Et tout ça nous amène tranquillement à sortir de table à 17 heures...

jeudi, septembre 20 2012

Une matinée en cuisine avec Olivier Bellin


C’était le 31 mars, je m’étais promis de faire un billet sur ce blog mais voilà, je suis partie en Guadeloupe le lendemain matin (après un passage à Quimper pour la manif en faveur de la langue bretonne) et une aventure en a chassée une autre.
Mais j’ai gardé en tête cette rencontre et cette expérience. Quelques mois après, la mémoire a fait le tri parmi les souvenirs.
Olivier Bellin est le chef de l’Auberge des Glaziks, restaurant familial qu’il a fait grandir jusqu’à ses 2 étoiles actuelles, à force de travail, de persévérance, d’envie, de réussites culinaires et de séduction de papilles.

Il me reste de cette matinée une galerie de photos, plats près à partir en salle, assiettes composées avec précision et sur chacune d’elle s’est posé l’œil attentif d’Olivier Bellin.
bellin amuse bouche
bellin 2J’ai goûté cette assiette d’amuse-bouches, je garde en mémoire particulièrement le goût du grain de blé noir torréfié qui est un peu l’emblème de la maison, celui de la coque cuite dans son eau et présentée en beignet qui explose en bouche.
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J’ai vu partir en salle la recette phare de l’Auberge, cette création reconnue et qu’on vient de loin pour déguster, le kig ha farz revisité, associant farz du, homard, saucisse (mais pas n’importe quelle saucisse)… et une chips d’ananas, qui a l’air tout à fait à sa place, trônant sur le sommet de la composition.
bellin 7
bellin 9

Je me souviens du déroulement de cette journée,

la mise en place (la préparation amont des recettes) pendant laquelle l’ambiance est celle, détendue, d’un lieu où chacun sait ce qu’il a à faire et où on ouvre les portes à un étranger (moi ce jour-là), disponibles pour lui montrer quelques trucs, échanger sur le métier ;
le service pendant lequel la tension devient palpable, chaque geste compte, on entendrait une mouche voler, fini de rire, il faut servir des assiettes parfaites !

Plaisir des yeux pendant cette seconde partie : tout est beau, tout est travaillé, tout donne envie ! On sent l’envie d’en mettre plein les yeux (mais le client est là pour en prendre plein les yeux aussi) et derrière l’apparence on devine tout de suite les multiples saveurs. Hélas, j’ai oublié quelques unes des techniques montrées pendant la mise en place : la découpe d’un poulet en bateau à cru (qui permet de cuire les blancs de façon parfaite), le mode de cuisson des coques dans leur eau.
Quoi qu’il en soit un beau moment privilégié, que je peux conseiller (et c’est accessible à tous, la matinée en cuisine est une prestation commercialisée par la maison).

vendredi, septembre 14 2012

réflexion sur la formation professionnelle, suite2

Hier, sur France Inter, l'émission Service Public était consacrée aux métiers manuels qui ne trouvent pas de bras. Bâtiment, Métiers de bouche, Artisanat divers...
Pourquoi ?
Pas assez de candidats formés à ces métiers ? (et alors ce serait la faute à l'organisation de la formation professionnelle)
Des conditions de travail pas attractives ou mêmes répulsives ?
Des patrons un peu trop exigeants, qui ne voudraient que des copier-coller des générations passées, qui ne croient pas assez en leur métier pour pouvoir le transmettre avec passion ?
Emission plutôt intéressante et commentaires des auditeurs assez éclairants :
http://www.franceinter.fr/emission-service-public-metiers-manuels-en-manque-de-bras

Globalement je suis assez d'accord avec ce qui s'y est dit.
ça interroge tout de même, de penser au nombre de personnes que je connais qui choisissent au bout de 5 ans d'études et 10 ans d'activité plutôt du registre intellectuel de se tourner vers des métiers manuels.
Pourquoi ?
Parce qu'on est usés au bout de 10 ans de pression morale dans des métiers à stress ?
Parce que les métiers manuels permettent de démarrer une activité où l'on sera enfin son patron, après s'être fait pessuriser par sa société, pour le bénéfice de quelqu'un d'autre (qui a toujours l'air de se la couler plus douce que soi) ?
Parce qu'on s'était trompés initialement et qu'on aurait dû aller tout de suite vers ces métiers manuels ?

Si je reprends mon cas personnel, je ne regrette rien de mon parcours. J'étais sans doute pas assez mature pour attaquer une formation professionnelle à 16 ans et le lycée c'était vraiment pour moi ; je suis contente d'avoir profité d'être dans ce rythme d'apprentissage pour avoir enchaîné sur 5 ans d'études et je crois que ça aurait été beaucoup plus difficile de faire mon parcours de formation dans l'autre sens ; j'ai bien plus profité de ma formation de CAP de cuisine avec la maturité que j'ai aujourd'hui que je n'en aurais tiré partie à 16 ans.
Mais c'est lié à l'organisation de la formation : les formations intellectuelles visent à ouvrir des portes aux diplômés alors que les formations professionnelles sont plus construites comme des entonnoirs, je le crains. Et au bout du compte, l'entonnoir se rétrécit.
On oriente les élèves en difficulté vers les formations manuelles, courtes et professionnelles mais que se passerait-il si l'on engageait des élèves brillants à aller vers des formations manuelles, qui pourraient alors être plus longues, plus poussées, plus vastes ?
Mais pour quels débouchés ? Parce que l'image véhiculée est que travail manuel = travail mal payé et travail intellectuel = travail mieux payé, sauf que ce n'est pas vrai tout le temps, pas pour les bons, qui s'accrochent, qui veulent arriver. Et là je suis obligée de m'engager dans une petite considération d'ordre politique : est-ce logique que l'on paie plus cher celui qui organise le discours de vente d'un produit, celui qui va organiser une filière d'appro pas entièrement morale que celui qui fabrique durablement, là, tout près, avec du bon matos ?
Dans une classe d'adolescents, il y a émulation ou contagion vers le "en-faire-le-moins-possible". Trop risqué d'aller à 16 ans dans une classe où il n'y a que des gens en échec scolaire et qui n'ont pas choisi d'être là. Tant pis pour celui qui serait motivé dans une classe majoritairement composée de gens pas concernés par les connaissances qui seront dispensées.
Et si on relevait le niveau dans les classes de préparation aux métiers manuels ? Et si on donnait plus d'ambition aux élèves des formations manuelles ? A ce propos, que dire de la formation de CAP que j'ai suivie cette année, quasi "l'école des fans", tout le monde a eu le même diplôme, celui qui s'en fichait, qui n'a rien fait de l'année et a fourni un travail pas terrible à l'examen, et celui qui s'est accroché et a voulu faire de son mieux ? Comment on motive les gens à se dépasser dans ces conditions ?


ceci est une suite, j'en avais déjà parlé
ici : http://capcuisineetinnovation.blog.ouestjob.com/index.php/post/2012/03/Quelques-r%C3%A9flexions-sur-la-formation-professionnelle%E2%80%A6
et là : http://capcuisineetinnovation.blog.ouestjob.com/index.php/post/2012/03/R%C3%A9flexions-sur-la-formation-professionnelle-en-restauration%2C-suite.

jeudi, septembre 13 2012

Mise au point d'une recette - épisode 14 : retour au « marketing », présentation aux clients

LE NOM DU PLAT ET SA PRESENTATION DANS L'ASSIETTE

Une fois la recette mise au point, que l’on sait comment on va pouvoir la réaliser dans le cadre du service, il faut définir la façon de le présenter au client.
Lui donner envie, susciter sa curiosité sans l’effrayer, deviner s’il faut promettre du roboratif ou du léger…

Mon idée de départ pour créer cette recette était de tourner autour de différents ingrédients utilisant du blé tendre : pâtes au blé tendre comme point de départ, bière blanche, germe de blé pour l’assaisonnement.
Pour un produit manufacturé, on imaginerait peut-être un truc autour de « tendre blé, tendres légumes » mais au restaurant, même si je dis que j’utilise la notion de marketing, on va faire moins d’enrobage, plus de descriptif, on va nommer les produits utilisés (d’autant que la liste des ingrédients n’est pas obligatoire).

Pâtes au blé tendre (David Le Ruyet, producteur à Landevant – 56) et légumes de saison sautés
Sauce caramélisée à la bière blanche « Blanche Hermine » (Lancelot, au Roc St-André – 56), mieux vaut je crois pour le consommateur faire l’approximation sur le caramel plutôt que de parler de gastrique !
Toasts gratinés, fromage blanc, germe de blé et gelée onctueuse de tomates.

Est-ce vendeur ?
Et là me revient le soupçon souvent associé aux ingrédients liés au régime végétarien (comme le germe de blé), « est-ce que ça peut seulement être bon ? »
« est-ce que ça va pas me gâcher mon plaisir ? »
« ah ces végétariens et leurs goûts bizarres… »
Moi je dis « goûtez, c’est pas si bizarre en fait et c’est même bon. »
Mais il y a encore du boulot de communication à faire pour lever les antagonismes entre les végétariens et les adeptes quasi religieux de la viande !

Et de nommer cette recette qui tente un peu de briser ces codes ramène aussi à la question : peut-on facilement proposer un plat associant les notions de végétarisme et d’alcool ?

Bon, finalement la bière ne sert plus qu’à napper l’assiette une fois un peu caramélisée, je tente donc une autre hypothèse.
Et par le même coup, je me prive aussi d’associer la bière à un plat d’été. Et resterais donc avec la question : « pourquoi la bière est-elle une boisson d’été, et va-t-elle connoter une recette comme d’hiver dès qu’elle y est associée ? »

Exit la bière, qu’est-ce qui reste ?

Les pâtes de David Le Ruyet, qu’il faudra nommer bien entendu
Les légumes de saison, variation aigre douce de carottes, petits pois et rhubarbe
Servi avec 2 toasts moelleux à la gelée de tomate.

Quelqu’un me dira si ça lui fait envie ?

A l’oral on pourra rajouter que ce sont des légumes sautés, que le mélange de légumes est vraiment très doux et fin, que l’assiette est décorée d’un caramel à la bière blanche Lancelot et que les toasts sont garnis d’un fromage blanc au germe de blé.

08072012122.jpg
Côté présentation dans l'assiette, pas d'autre essai pour le moment, j'en reste à cette version avec le nid de pâtes entouré des légumes sautés, les toasts posés dessus et la sauce à la bière en déco d'assiette.

mardi, septembre 4 2012

Immersion dans un service R&D – test et match


Vendredi dernier, j’ai eu la chance de pouvoir observer en situation le fonctionnement d’un service R&D.
Toute une journée dans le labo R&D, à pouvoir observer les travaux en cours, à interroger les membres de l’équipe, à me questionner sur mon souhait d’être dans ce type d’ambiance.
Eh bien, je suis confortée et diablement, dans mon choix de réorientation professionnelle. Non seulement j’ai passé une très bonne journée, j’ai appris beaucoup de petites choses mais aussi je me suis sentie bien dans cette ambiance de création et d’usine.
Merci donc aux personnes qui m’ont permis cette expérience !

Récit de la journée :

Je suis arrivée à 9h30, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. Je savais que j’allais être reçue par T. le responsable R&D du site. Et je pensais déjà à la chance que j’avais qu’il m’accorde un peu de son temps et m’explique la façon dont il exerçait son métier.
Dès le début, les choses ont été posées : « on va t’équiper et tu vas suivre d’abord E. puis Y. dans l’usine et le labo ». Très bien, plutôt que de rester avec des questions, je vais pouvoir voir et toucher carrément !

Tenue de combat : chaussures de sécurité, pantalon blanc (beaucoup trop grand !), veste blanche à manches.

Visite de l’usine, au pas de charge, mais déjà ça permet de saisir l’ambiance et de voir le type de machines utilisées.

Suivi d’un essai industriel. Le client pour qui le nouveau produit est fait à façon est là aujourd’hui pour les derniers réglages avant la mise en route du produit.
Je vais pouvoir observer la fabrication de cette pré-série.
Pour le moment, la recette n’a été faite que dans la cuisine du labo R&D. Le site ne dispose pas d’installation pilote, donc on passe immédiatement de 3-4 parts à 200-300 kg.
La pré-série sert à caler les durées de cuisson, l’ordre dans lequel on va intégrer les ingrédients, les proportions de certains ingrédients. 80 kg de poireaux dans un mélangeur à double paroi ne cuisent pas de la même manière que 400 g dans une sauteuse !
Et le bras mélangeur ne travaille pas la farine de la même façon que la spatule en exoglass.
L’évaporation de l’eau aussi varie, on adapte donc la quantité d’eau ajoutée à la recette, à ce moment-là.
Le responsable de l’industrialisation a ainsi calé la durée de cuisson des poireaux, le mode d’intégration de la farine, préalablement mélangée à un peu d’eau.
A chaque étape, le client vient valider le niveau de cuisson, la texture qu’il souhaite.

Observation des essais en cours au labo. Pour chaque essai, une fiche technique préalable est faite par les chefs de projets avec les caractéristiques finales souhaitées : adapter une recette existante, moins colorée, moins couteuse, en remplaçant tel ou tel ingrédient, sans amidon modifié… réaliser un plat riche en protéines pour un type donné de public…

L’équipe R&D est entièrement composée de cuisiniers de formation, Chacun est responsable d’un type de matière première (où il doit acquérir une forme d’expertise au service du reste de l’équipe) et d’un portefeuille client.
En ce moment, il y a aussi une stagiaire pas du tout formée en cuisine mais plutôt en nutrition et marketing. On a discuté ensemble de la différence d’appréhension des problèmes et des solutions quand on a la sensibilité culinaire et que l’on ne l’a pas.
Bon… on a plus de chance de faire des produits bons en goût si c’est une préoccupation personnelle.
Ça peut sembler une évidence, prise en compte dans cette équipe, où les dossiers sont confiés à chacun en fonction de ses goûts personnels mais ce n’est surement pas le cas partout ! On est loin du règne des chimistes et des analystes !

Vu sur cette journée :
- une soupe un peu trop acide, un peu trop salée : corriger avec un peu de lait en poudre et un peu d’eau. Et ça marche !
- un genre de gelly aux fruits. Rien qu’en discutant, on part d’un essai pas joli à une image mentale d’un produit qui va être réussi et savoureux. Je n’ai moi que cette image mentale, j’espère que le produit verra le jour réellement pour que je me rende compte en vrai !

On a beaucoup parlé ingrédients et méthode aussi pour définir l’intérêt de tel ou tel :
- le coût VS l’impact marketing dans l’appellation du produit fini
- le goût VS la texture après le processus industriel et la remise en œuvre par le client
- la spécificité réelle du produit avec appellation connue du public VS les autres références du même genre (goût, disponibilité…),

de l’intérêt du palais du cuisinier, de goûter tous les produits, toutes les matières premières, crues, mi-cuites, cuites… que l’on peut toujours éduquer son palais, que c’est un sens qui se développe.
et au fil de la discussion, on compare l’utilisation de l’analyse sensorielle sur consommateurs naïfs à l’apport d’un groupe de personnes ayant éduqué leur palais, rendues capables de juger non seulement ce qui est peut-être bon dans l’absolu mais aussi ce qui peut plaire à un type de public.

Et j’ai appris l’existence du poivre maniguette, que les gombos n’étaient pas forcément amers, que le nom commun du madère (que j’ai travaillé en Guadeloupe) est le Taro…

Hâte de commencer en vrai cette nouvelle vie !

jeudi, août 30 2012

Partir travailler dans un restaurant en Inde, pas si facile mais je me lance !


Bon, ça me trottait dans la tête depuis un petit moment, j’aurais bien aimé faire un de mes stages en Inde ou à défaut dans un restaurant indien en Angleterre, où j’ai pu me rendre compte qu’il est fait davantage de la vraie cuisine indienne qu’un ersatz européanisé comme souvent en France.
J’ai cherché un peu, pas trouvé. Juste de quoi me rendre compte qu’obtenir une place à distance dans un restaurant ce n’était pas si simple. Question de culture de pays, soit mais aussi culture de profession, dans laquelle on préfère un contact direct à une lettre de motivation. Bon, là j’ai un peu plus de 2 mois devant moi, il faut que je tente ma chance maintenant, C’est pas quand j’aurai pris un nouveau poste que je pourrai le faire.
Alors je fonce.

Pourquoi l’Inde ?

Je suis allée en Inde en 2000, à une autre époque. Quand j’étais étudiante, insouciante et sure de ce que j’allais retrouver au retour, surtout au moment où internet commençait à peine à imprégner la société indienne. Et j’imagine que la société a pas mal changé depuis.

Petit à petit ça s’est imposé à moi ; l’Inde est un super sujet d’étude culinaire, alors avec les quelques clés de compréhension du pays dont je dispose peut-être encore, je me lance.

Il y a là-bas une vraie culture de la gastronomie végétarienne, d’une diversité invraisemblable et vraiment savoureuse.
De quoi ouvrir son esprit sur d’autres façons de composer des menus. En France, on choisit la viande du plat principal, et après on tourne autour : on choisit l’accompagnement, en fonction de l’apport nutritionnel et calorique, on décidera du dessert ou de l’entrée, on complètera le menu avec ce qui manque : un peu de légumes, un peu de fruits, un peu de laitage, un peu de féculent.
Quand on ne mange pas de viande, on fonctionne forcément de façon différente. Et on ne fait pas que tourner autour du riz !

Et évidemment l’Inde c’est aussi le pays des épices. De façon cynique, les épices ça sert d’antiseptique et à cacher le goût des mauvais aliments, et c’est inutile quand les matières premières sont bonnes.
Oui… bien sûr… Mais, bien utilisé, ça réveille aussi certaines saveurs, ça rafraîchit des saveurs connues, ça exhauste des saveurs…

Je vise de travailler en R&D pour l’agroalimentaire.
Au prix de la protéine animale par les temps qui vont venir…
Au vu de l’augmentation de la population mondiale, et de la nécessité de pouvoir nourrir tout le monde,
de la baisse de la ressource halieutique,
de l’intérêt nutritionnel et santé d’un régime intégrant un peu moins de viande,
du plaisir que le palais peut ressentir avec des saveurs fines de légumes bien cuisinés…

Je vais nourrir utilement mon cerveau en partant !

Idéalement, je voudrais :
- obtenir une place dans un restaurant de vraie culture végétarienne mais pas forcément exclusivement végétarien
- que les cuisiniers parlent un peu anglais au moins pour que je puisse communiquer avec eux
- que les codes « hygiène » de la cuisine soient proches des standards que je connais pour garder quelques repères quand même
- que le restaurant puisse me proposer également un hébergement
- trouver un petit camarade pour partager l’expérience avec moi

Je démarche, je démarche, j’obtiens quelques contacts, encourageants, pas forcément reprenant point par point la situation que je vise, mais j’avance, j’avance…
Je rendrai compte de ces résultats petit à petit ici.

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