Sans avoir exploré en détail ce projet d'augmenter les taxes prélevées sur la bière, je me permets une réflexion, qui rejoint une idée que j'ai depuis un moment déjà :
Si j'ai bien compris, le but de cette augmentation de la taxe qui pèsera autour de 5 centimes par demi est de récupérer une recette de près de 500 millions d'euros pour la sécurité sociale.
Financer la sécu : OK
Lutter contre l'alcoolisme (et l'alcool au volant) : OK
Mais quid de la convivialité d'un verre échangé à la table d'un bistrot ? de la tournée offerte aux amis ?

Il y a déjà un écart très important entre le coût d'un verre si on achète la bouteille en grande distribution ou si on va le boire dans un bar.
Quand les prix augmentent, diminue-t-on sa consommation ou ne reste-t-on pas plutôt boire à la maison plutôt que de sortir faire "marcher le commerce local" et n'encourage-t-on pas le binch drinking, la consommation d'alcool bon marché dans les arrêts de bus aux dépends d'une consommation sociale dans des lieux de convivialité ?

Je me dis depuis quelques années que l'on créerait du lien social en favorisant la consommation dans les bars (et pas seulement d'alcool). Et là c'est peut-être l'occasion de marquer le pas :
au moment où le tabac augmente, où donc la fréquentation des bars tabacs tend à baisser, avec les impacts que cela a sur les autres produits qui y sont vendus (la presse notamment), où l'on parle de communautarisation de la population, où le chômage connaît des sommets, je me dis que ça ne sera pas forcément idiot de donner un signe positif à la presse (qui nous informe et nous instruit), au pékin moyen (qui apprécie la convivialité d'une sortie), aux tenanciers de bistrots qui créent de l'emploi, en modifiant la répartition de l'augmentation de la taxe sur la bière :

plutôt que d'augmenter de 5 centimes la taxe sur la bière bue en bistrot (ou en festival), pourquoi ne pas augmenter la taxe sur les alcools vendus en grande distribution pour récupérer la même somme au final ?

Et qui peut critiquer l'augmentation en grande distribution d'un produit qui n'est pas indispensable et que l'on doit consommer avec modération ?
Avec quels arguments les alcooliers pourraient prétendre qu'il vaut mieux augmenter le coût de la bière au bar plutôt que l'ensemble des alcools vendus en grande distribution ?

Et je n'ai rien contre la distribution, ni contre les grands groupes alcooliers, ni contre les gens qui font les lois et essaient d'équilibrer le budget de l'état. Mais serai ravie d'avoir des avis contradictoires et des précisions sur ce sujet !