Je devais passer la matinée à mettre au propre les recettes que j'ai déjà collectées, à trier mes photos, à envoyer quelques mails mais on a beau avoir une carte SD pleine de photos, un mini-PC tout neuf avec un beau lecteur de cartes, une belle clé 3G qui marche, on n'est rien quand il n'y a plus de courant !
Les « soucis » ont commencé dans la nuit avec un arrêt du ventilateur pour cause de coupure de courant autour de Minuit-2heures du matin. Ça n'a l'air de rien comme ça mais oui oui je confirme, on peut être réveillé à cause de la chaleur (alors que le bruit du ventilateur n'est pas du tout dérangeant!!). Je me suis donc réveillée avant 6 heures ce matin, avec la sensation de ne pas avoir assez dormi et que j'allais traîner ça toute la journée !
Je suis sortie pour apprendre que le courant pourrait revenir dans une heure ou à peu près, soit pas tellement longtemps avant 8h, l'heure de la coupure quotidienne de courant !
Tout ça m'a mené à pouvoir démarrer ma matinée studieuse sur le coup de 9h30, avec un PC en bout de course (ma batterie ne me semble pas tenir les 5 heures annoncées), qui m'a lâché quelques minutes après une nouvelle coupure de courant !
La faute à quoi ces coupures d'électricité ? Des pannes certes, des actions pour favoriser les économies d'énergie mais aussi les travaux dans le bâtiment, on coupe le courant pour faire des branchements.
En attendant que ça revienne, j'ai ainsi appris que l'Orissa était très riche en charbon et que la majeure partie de son électricité vient de centrales thermiques, les ressources sont estimées à 100 ans d'utilisation mais l'état (et les particuliers) commencent à chercher des solutions alternatives dans le solaire par exemple. « Commencent » est peut-être le terme le plus approprié, je ne crois pas avoir distingué le début du commencement d'un panneau solaire depuis mon arrivée !

Secrétariat pas possible. Soit!
Je vais faire un tour.
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Sur la plage, où j'ai pensé aller juste faire un petit tour pour me réveiller de ma petite sieste du matin, j'ai en fait rencontré un pêcheur que j'avais déjà croisé, Apana, qui parle très bien anglais et qui semble apprécier de passer son temps libre à discuter avec les étrangers de passage.
Evidemment, je me suis terriblement méfiée au début, me demandant ce qu'il voulait me vendre, mais je ne regrette pas d'avoir fait quelques pas sur la plage avec lui, du côté du village de pêcheurs où peut-être je ne me serais pas aventurée seule, d'être montée jusqu'à sa maison et d'avoir échangé quelques mots avec lui.
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Ça fait pas très cuisine tout ça !? D'accord, mais je m'étais accordée une journée sans nouvel apprentissage pour pouvoir mettre mes idées au propre. Faute de pouvoir le faire, autant ne pas trop surcharger ma mémoire de nouvelles choses.
Ceci dit, on a parlé des poissons pêchés en ce moment, de la filière pêche locale. Le mot filière est peut-être un peu gros mais il semble qu'on débarque ici chaque jour plus d'une tonne de poissons, dont une partie est expédiée par train jusqu'à Delhi ou Chennai. Le poisson ne coûte pas cher au départ d'ici, moins cher qu'à Chennai m'a-t-il dit.
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Et la plage est belle, et ce serait dommage de ne pas profiter de ces paysages !

Sur ma lancée, j'ai continué mon exploration de la ville et ai marché jusqu'à la grande plage urbanisée qui est à l'autre bout de l'agglomération, assez loin en fait !
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Les yeux vers la mer, c'est une belle plage, si on peut tolérer les vaches sur une telle étendue de sable !
Si on se tourne vers la terre, c'est par contre terriblement bétonné dans le style indien clinquant, près à se délabrer mais peut-être pas, coloré, délavé, où les matériaux les plus riches côtoient ceux qui ont l'air de la qualité la plus basse. Objectivement, il faut aussi admettre que le soleil ici tape vraiment fort et que ça contribue à endommager rapidement les bâtiments (enfin ceux construits selon des critères occidentaux car que dire des temples qui ont près de 1000 ans?).

Au menu d'aujourd'hui :
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Petit déjeuner d'une plain parotha et d'une Alu parotha, que j'ai vues fabriquer aujourd'hui. Inde_Puri_cuisine_restau_2.jpg
Un peu sèche la parotha sans un rien de beurre, un peu effrayante la alu parotha quand on l'a vue frire dans l'huile !
J'ai demandé : on n'utilise pas du tout de ghee dans la cuisine du restaurant. Est-ce local ? Religieux ? Une simple question de coût ? À creuser !

Un curry de pois chiches dans un tout petit restau sur la route du retour de la ville. Pas mal le curry, pas top les chapatis (comme quoi, ça a l'air simple et ça ne l'est pas tant que ça!), et j'ai oublié de faire une photo ! Mais j'ai visité la cuisine et là encore j'ai été très bien reçue !

Ce qui m'a amenée à la réflexion qu'il faut que j'arrête d'être trop méfiante et que sans doute ici on n'est pas obligés d'avoir peur de tout le monde. Je risque de passer à côté de jolies choses sinon ! Sur la plage des pêcheurs, Apana voulait juste discuter, n'avait rien de menaçant et rien à me vendre et n'a rien fait pour me retenir.
Sur la plage « urbaine », il est apparemment d'usage que le maître nageur vienne saluer les gens qui sont assis sur la plage, juste pour signaler sa présence, pour dire, je veille !
Et si je me suis inquiétée un instant de voir un homme venir vers moi quand j'avais les pieds dans l'eau, c'était en fait simplement un autre surveillant de baignade qui s'est excusé de ne pas avoir son chapeau « lifeguard » et a voulu m'éviter d'aller dans un endroit où il y a des trous d'eau. On se méfie des courants visiblement ici, mais l'état veille, et gentiment !
Je vais pas forcément relâcher la vigilance mais je me rends compte que je peux quand même donner leur chance à des rencontres de hasard que je vais faire et qui vont par exemple me permettre de découvrir les cuisines familiales.