Moins de klaxon dans la rue, je n'entends plus celui du train qui démarrait dès les aurores à Puri, plus de bruits de voitures par contre,
Pas de clochettes des rituels hindous, mais des cloches d'église. Je suis passée par Temple Road, je suis pas sure d'avoir vu le temple ; l'hindouisme est beaucoup moins démonstratif ici, même si les hindous représentent 50% de la population.
À Puri, en tendant bien l'oreille, la nuit, de ma chambre d'hôtel, on pouvait entendre la mer, le bruissement des feuilles des arbres ici peut-être ? Mais le plein centre n'en est pas réellement pourvu. À Kumarakom et tôt le matin, le chant des oiseaux par contre.
À Puri aussi, certains mendiants avaient une technique à eux pour solliciter le chaland : chanter très fort et très faux, dire que ça me manque serait exagéré !
Le bruissement des semelles des serveurs qui rusent le sol, ça aussi c'est un souvenir.
Reprise du bruit des ventilateurs par contre, dont on était parvenus à se passer à Puri, avec l'arrivée de températures plus douces.
On ne parle plus odhya mais mallaya ici ; à mes oreilles, ça me frappe surtout quand on me parle en anglais, c'est plus rond, moins haché, pas forcément toujours facile à comprendre.
À Puri, on avait un gros a priori sur les Bengali, « qui aiment la lumière et le bruit », et c'est pour ça que les nombreux touristes de Calcutta sont tous du côté « Golden Beach », où tout est bondé en permanence, où tout est décoré de guirlandes lumineuses, dans les « meilleurs » hôtels donnant sur la route et le front de mer, où on est sûr de ne manquer aucun son. Blague à part, j'ai souvent été réveillée vers 4h30 le matin à l'hôtel par des familles de touristes qui partaient en excursion vers 6h, et à qui il ne serait pas venu à l'idée de chuchoter ; je crois que le principe c'est que ce sont aux autres de s'adapter au bruit que vous faites, et tant pis s'il est n'importe quelle heure de la nuit. Chacun fait ce qu'il a à faire. Point. Et alors c'est différent ici ? Un peu ? La télé fort jusque très tard hier soir chez mes voisins de chambre, les bruits qui m'ont sortis de mon sommeil un peu tôt ce matin tendraient à me faire penser que les calmes nuits précédentes étaient un peu des hasards !

Pas de vache dans la rue ici (et on en mange même !), pas de rigoles utilisées pour les ordures, moins de vie dans la ville, moins de déchets éparpillés partout, c'est peut-être ça ou alors les odeurs « normales » de l'Inde sont couvertes par un nuage de pollution. La poussière vole ici beaucoup et elle est sans doute très chargée de particules issues des gaz d'échappement. Mais la poussière est surtout dans la rue, à Puri, pourtant, je devais faire davantage attention à tous mes appareils électroniques qui prenaient la poussière sans protection, je ne le ressens pas ici.
Heureusement la campagne n'est pas loin, et on respire facilement des fleurs tropicales, et ça sentait un peu le parfum du piment végétarien de Guadeloupe dans le Birds Sanctuary de Kumarakom (mais je ne sais pas l'expliquer !).
En écrivant ces lignes, je me rends compte aussi que peu d'odeurs de cuisine émergent dans la rue. Peut-être que je ne me souviens déjà plus de celles de Puri (ou si, le soir près des sweet factory, l'odeur du lait chaud). Mais ici la restauration qui donne sur la rue est plus en retrait de la rue, je n'ai pas vu de cuisson à même le trottoir à part un peu le soir, et il y a plus de vendeurs de glace et milk shakes que de fabricants de tiffins ! Forcément le parfum est plus discret !
Croisé pas trop loin de l'hôtel, un vendeur de rue de cannelle, cardamone et clous de girofle, là forcément on se retourne au passage parce que ça embaume.
Tiens, ça ne sent pas du tout l'encens non plus ici ! Cf décidément présence très discrète des rites hindous ici.
Et donc pour revenir à la nourriture, ici comme ailleurs finalement, il faut un peu se pencher sur les assiettes et les plats pour en sentir les parfums. J'ai du mal, avec ma toute petite expérience d'ici à en qualifier les senteurs, alors que j'ai passé tellement de temps en cuisine à Puri, à guetter justement les changements d'odeurs pour passer à l'étape suivante de la recette. Et ce n'est qu'en cuisine que l'on va se trouver avec le nez qui pique au moment où les piments commencent à s'exprimer (quand la sauce va avoir perdu suffisamment de son eau). Pour le moment, quelques parfums inconnus qu'il me tarde de qualifier et pas mal de senteurs familières telles le cumin et la feuille de curry.
À suivre donc...

Et les magasins ferment tous a 19h ici ! donc c'est un sérieux changement d'ambiance le soir aussi ! Je m'en vais dans les montagnes demain à la chasse aux épices et au bon air.