La philosophie de Nathalie Beauvais en cuisine est de transmettre, elle ne revendique pas des secrets de fabrication qu’elle garderait jalousement et c’est sans doute pour ça que l’activité d’édition de livres de cuisine est née naturellement, il y a maintenant 7 ans environ. C’est une histoire de famille, car c’est Pierre Pelletier, le frère de Nathalie qui se charge des prises de vue, de la mise en page, de la réalisation matérielle des ouvrages.
Tous deux sont sur le pont depuis quelques semaines maintenant pour faire aboutir le prochain ouvrage qui sera un inventaire des recettes classiques bretonnes, expliquées simplement, parfois un peu revisitées.
J’ai participé à 2 des séances photos. Par curiosité, pour voir d’autres recettes encore que celles de la carte du restaurant. Et j’ai du coup un peu prêté la main.

Certaines pages seront aussi illustrées par des photos des matières premières utilisées.
1. les étrilles. Pas facile de les manipuler vivantes ces bestioles marron noir, un peu velues, vives et équipées de pinces. Heureusement certaines finissent par se calmer et acceptent de poser sur le plan choisi, en bois clair. Une dizaine de photos et un résultat qui ne parvient pas à être appétissant. On a décidé de sacrifier une d’elles dans l’eau bouillante pour pouvoir la fixer avec la belle couleur rouge qu’elles prennent une fois cuite. J’ai plongé puis sorti l’étrille de l’eau et tenu l’écumoire où elle reposait un peu au-dessus de la planche à découper, en tordant un peu le poignet pour obtenir un bon angle. Avec une seule main disponible, je n’ai pas fait de photo et de toute façon, difficile de mesurer mon téléphone au bon matériel semi-professionnel qu’utilise Pierre !
seance_photo_05072012078.jpg2. les sardines. A l’œil, ça semble joli et lumineux ces petits poissons argentés, dépassant de la glace pilée « en direct de la criée ». De nombreuses nuances de blanc, de bleu et de gris, qui brillent. Oui, mais là ça accroche un peu trop la lumière et on n’a pas l’impression d’avoir des poissons mais plutôt du métal. Faut essayer autre chose, le but c’est que ce soit appétissant ! Le modèle a l’air docile mais l’exercice n’est pas aisé pour autant.
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On déplace la planche de polystyrène qui sert de réflecteur, on déplace les sardines, on règle autrement le flash, et puis on essaie d’autres options, quelques sardines rangées sur une planche à découper, en buisson.
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Bon et moi j’ai un peu joué avec Bibi Phoque, Sardin et Sardine aussi… ON joue pas avec la Nourriture ! … Non, c’est sûr mais ça montre quand même qu’on peut faire passer n’importe quoi pour autre chose avec un angle un peu particulier !

Une autre fois, j’étais là aussi pour des prises de vue de plats cuisinés.
1. la sole meunière. Celle-là est un peu retravaillée car Nathalie rajoute un peu de curry à la farine avant de paner le poisson. Et ce sera la seule modification de la recette parce que sinon, pas d’artifice sur les produits avant de les prendre en photo, rien pour les faire briller, pour les colorer, que du vrai ! Pour chaque recette, on recherche une mise en scène évocatrice de la Bretagne : vaisselle, nappage… Pas si simple, il faut se renouveler tout le temps et s’adapter aux couleurs, aux formes du produit qu’on photographie. Et donner envie de la manger cette sole meunière, rien qu’en voyant la photo ! On essaie une assiette, une autre, on rajoute du beurre fondu, parce qu’une bonne sole meunière doit quasiment tremper dans le beurre ! On essaie divers angles, divers fonds de table, on déplace le verre, la salière « vieux quimper ». En définitive, une assiette ronde un peu plus petite que le poisson, une nappe bleue Le Minor motif Toulhoat, un verre, et le buste de Nathalie en fond, une main qui attrape le couteau, une autre qui approche la fourchette du poisson. En photo, on ne peut rien laisser au hasard, la tenue du modèle (marinière rouge), la position des mains, la place de chaque élément de la photo... Y aura plus qu’à acheter le livre pour prouver que j’étais bien là, derrière le réflecteur !
2. le fondant glacé aux fraises. Une recette vraiment appréciée des enfants (mais pas seulement des enfants !) alors pour le démontrer, c’est la petite Louise, 2 ans et demie, qui fera le mannequin et la dégustatrice avisée, armée d’une cuillère colorée. Juste à régler la lumière et feu : Louise est « un bon client », ce sera beaucoup plus rapide d’obtenir 2 ou 3 shoots vraiment convaincants que pour la sole un peu plus tôt !