Je me lance dans un petit état des lieux. Arrivée le 12 octobre sur Puri, on est le 12 novembre. À l'heure près au moment où je commence à écrire ce billet, ça fait un mois que je suis ici. Hari Om, le temps passe vite ! (je fais la maligne avec mon « Hari Om », je viens juste d'apprendre que ça veut dire « la paix de dieu » en sanskrit et que ça peut s'utiliser pour jurer).

31 jours
0 jours malade
une quinzaine de lieux différents où j'ai mangé et/ou appris des recettes
plus de 115 recettes collectées et rédigées
2 vraies journées où j'ai cuisiné français
94 ingrédients découverts dans des recettes, décrits et dont j'ai identifié au moins une partie des usages
une grosse vingtaine de billets sur ce blog
2 articles livrés au Progrès de Cornouaille, en carnet de voyage
plus de 650 photos rien que sur la cuisine à Puri, je ne compte pas ici les clichés à dimension purement touristique.
je commence presque à m'habituer au bruit incessant des klaxons, je ne me formalise pas quand on veut me prendre en photo sur la plage, je sais trouver mon chemin dans Puri, je connais le prix du kilo de bananes...

Depuis que je suis arrivée, le temps a vraiment changé. Il faisait très, trop chaud, maintenant il fait toujours bon la journée mais bien plus froid dès que le soleil ne chauffe pas. Il est 20 heures et des poussières et j'ai un pull, je vais devoir me munir d'un vrai châle, je me suis réveillée à cause du froid à 4 heures ce matin, alors que je me réveillais à 5 heures à cause de la chaleur à mon arrivée. Pour le moment, ça ne change pas grand chose sur les étals et dans les menus. On m'a seulement indiqué qu'à partir de maintenant, il y aurait davantage de légumes. Pas fous les légumes, ils attendent que la température soit un peu plus clémente pour se donner à plein !

Je me sens un peu « busy » et dois trouver du temps pour travailler sur mon ordinateur, alors que j'avais un peu l'impression de meubler du vide à mon arrivée. C'est plutôt bon signe : je suis presque trop entourée et j'ai trop d'idées de choses que je veux faire !

Pas de journée type mais des rendez-vous réguliers :

Le yoga à 6 heures à peu près tous les matins (j'ai séché une fois pour aller faire du vélo, en partant à 5h !)
Petit déjeuner souvent avec des tiffins, dans des lieux où j'ai sympathisé avec le patron, et où je passe un peu de temps à manger, pas mal de temps à regarder faire, à prendre des photos et des notes, parfois à faire moi-même.
Une noix de coco fraîche de temps en temps, il paraît que ça purifie l'estomac, alors surtout il ne faut pas se priver.
Une petite balade sur la plage les pieds dans l'eau quasiment chaque jour.
Aller dire bonjour aux femmes de Brahma et Shiva, les patrons de l'hôtel où je loge, et rester les regarder cuisiner, poser des questions avec un peu d'anglais et les quelques mots d'Odhya que je connais et partager des sourires devant notre incapacité mutuelle à communiquer.
Faire le marché avec Ranjan et co-cuisiner dans sa maison, prendre des notes, poser des questions (lui parle au moins aussi bien anglais que moi!), prendre des photos.
Déposer mon linge sale à la laverie, le récupérer le lendemain repassé contre 10 roupies par pièce. Ce serait idiot de s'en priver !
Acheter des bouteilles d'eau à Kunu et rester parler.
Boire du chai assise sur une chaise branlante sur le trottoir devant les magasins ouverts jusqu'à 22h30 le soir et parler cuisine ou vie locale.
M'étonner chaque jour d'une petite chose (aujourd'hui, les mariages arrangés notamment).
Pouvoir me dire chaque jour, qu'aujourd'hui fut une bonne journée car j'ai au moins appris 2 choses et avancer dans mon apprentissage.

A part le froid, c'est Diwali, la fête des lumières, qui commence depuis quelques jours et qui connaîtra son apogée demain avec la nouvelle lune. On mettra des bougies partout et on joue avec des pétards et des feux d'artifice. J'attends de voir ça avec impatience, même si pour le moment, je ne fais que sursauter à chaque détonation !

Maintenant que je vois plus clair sur le salé, j'ai aussi commencé à m'intéresser aux sucreries locales. L'état de l'Orissa a beaucoup de spécialités que je ne trouverai nulle part ailleurs m'a-t-on dit, alors il faut que je profite d'être ici pour ça. J'ai l'impression de donner de ma personne : tout est ultra sucré et souvent à base de lait, pas tout à fait exactement ma tasse de thé, et quand on m'offre quelque chose à déguster dans une « sweet factory », difficile de refuser et de rendre son assiette encore à moitié pleine ! Et l'on m'a dit qu'il y a beaucoup de diabétiques en Inde, pas étonnant quand on voit tout ce sucre et toutes ces fritures, rien qu'à les regarder, j'ai déjà l'impression de sentir mon taux d'insuline grimper !

Et dans 8 jours, je quitte Puri, donc j'en suis maintenant à faire des listes des choses « à faire » avant de partir pour le Kerala !