Sur le changement (parce que c'est maintenant, non?)

Quand on est petit, soumis à l'autorité des parents et des rythmes scolaires, on subit des changements de rythme permanents : salle de classe, composition de la classe, professeurs qui changent tous les ans (ou toutes les heures), déménagement, alternance vacances/école, garde alternée...
Et puis on nous apprend que l'on aura 4 ou 5 métiers différents dans notre vie, ce qui veut dire qu'il ne faudra pas avoir peur de retourner se former, de redémarrer à zéro.
Alors pourquoi, étant adulte, on a tant que ça la haine et la peur du changement ? Que ce soit une évolution de métier, de l'entreprise, sociétale...
Depuis 1968, est-on descendu dans la rue pour autre chose que pour refuser le changement ? On se venge quand on est adulte de ce qu'on nous a fait subir étant enfant ?

Et s'il y a une fonction inversement proportionnelle entre la quantité de changements que l'on vit avant de démarrer sa vie professionnelle et notre capacité à accepter avec enthousiasme les changements qui nous seront proposés ensuite, on peut s'attendre à une aggravation du phénomène !
Ne serait-ce que par rapport à l'organisation des études supérieures.
Et là c'est ma minute « vieux con » - « c'était mieux avant » :
Quand j'ai fait mes études (il n'y a pourtant pas si longtemps...), on m'a mis sur des rails dès mon diplôme du bac, avec 40 autres étudiants. Un confort vraiment agréable, même si on alternait les stages et les périodes en cours avec des profs très différents. Sur les 5 ans, ça a permis à certains de nouer de vraies relations d'amitié, et à tous d'expérimenter, dans le cas des travaux de groupe, la vie de l'Entreprise, où par définition, on ne choisit pas (tous) les collègues avec qui on va travailler.
Le système privilégie aujourd'hui les parcours individualisés aux dépens de la constitution de groupes qui grandissent et progressent ensemble. Ça permet d'apprendre plus vite peut-être, ça permet de se faire vraiment la formation que l'on veut et que l'on a besoin, mais ça prépare peut-être moins à vivre en société. Au lieu de grandir au sein d'un groupe où on se sent plus fort, on est ainsi ballotté, seul, d'une classe à une autre. J'aurais tendance à dire que ça rend un peu plus individualiste qu'altruiste, vu qu'on n'est seulement de passage partout où l'on va.
Et en conclusion :
Ça rend prêt à toutes les évolutions à venir ?
Ça fatigue du changement pour le reste de sa vie ?

Le retour de la théorie du frigo

ça c'est mon expérience en Inde qui revient au galop.
http://capcuisineetinnovation.blog.ouestjob.com/index.php/post/2013/01/2-mois-en-Inde%2C-bilan-moral-et-financier
http://capcuisineetinnovation.blog.ouestjob.com/index.php/post/2012/12/Equipement-des-cuisines-et-influence-sur-les-usages
Le contraste que j'ai vécu entre le nord plus pauvre et plus sympathique et le sud, plus riche et moins accessible. La théorie du frigo c'est que quand on n'en a pas dans les maisons, on va faire ses courses tous les jours, dans des petits magasins, on discute avec le commerçant ; alors que quand on peut stocker du froid chez soi, on peut faire les courses une fois par semaine seulement, on a aussi davantage accès au LS, et on discute moins avec ses concitoyens. Et plus on perd l'habitude de discuter dans la rue, avec les autres, plus c'est compliqué quand l'occasion se présente à nouveau. J'ai un peu prêté attention et remarqué que souvent dans les magasins, les gens vont vous contourner plutôt que de vous demander de leur laisser la place pour passer leur caddie (et je suis pas sure de faire autrement moi non plus !)
Alors, est-ce que la machine du progrès conduit inévitablement à plus d'individualisme (car chacun dispose de plus de confort individuel) ?
Ou est-ce qu'il faut jouer à la théorie du complot et se demander s'il y a un cerveau derrière tout ça ?
Qui aurait intérêt à nous pousser à plus d'individualisme, à faciliter ce qui nous sort du groupe et à rendre moins habituel tout ce qui nous y maintient (nous demander plus d'efforts) ?

Fin pour aujourd'hui. Il y aura encore un nouveau chapitre...