Acquérir des compétences culinaires pratiques et théoriques pour évoluer d’un poste en communication / marketing vers des missions liées à l’innovation dans l’industrie agro-alimentaire, ET envisager in situ mes capacités de créer, à terme, un restaurant à concept.



FONCECIF Bretagne
1A, allée Ermengarde d’Anjou
CS 14440
35044 RENNES cedex

Le 5 août 2011

Objet : demande de financement CIF CDI pour la réalisation d’un CAP cuisine

Madame, Monsieur,

De formation ingénieur agroalimentaire, je suis principalement en charge, depuis 10 ans pour l’Association Produit en Bretagne, de projets de marketing et de communication, et je souhaite aujourd’hui revenir vers des fonctions qui permettent de travailler le produit alimentaire. Je veux en effet me recentrer dans l’entreprise au niveau de la production, du développement. Or, seuls des postes assez semblables au mien me sont aujourd’hui offerts sur le marché du travail. Je souhaite donc me reconvertir professionnellement au travers d’un CAP de cuisine.

Mon projet premier est d’obtenir dans l’industrie agro-alimentaire (IAA) un poste lié aux fonctions Recherche & Développement / Marketing. Divers contacts auprès de professionnels (cabinet de recrutement, fédérations professionnelles, grossistes de la Restauration Hors Domicile (RHD), IAA) m’ont permis de valider l’attente au sein des entreprises, bretonnes notamment, d’intégrer dans leurs équipes des compétences culinaires, qui sont selon le cas, des cuisiniers de métier ou des personnes ayant une bonne connaissance de la chose culinaire. La licence Draci à Dinard montre elle aussi l’intérêt des entreprises pour ce type de compétences. L’obtention d’un CAP de cuisine (et certainement la pratique en restauration sur une certaine durée par la suite) me permettra d’acquérir des compétences techniques culinaires et une connaissance du monde de la restauration et des chefs ; ces derniers pouvant être les cibles des produits créés par les IAA ou les conseillers culinaires avec lesquels les services R&D sont amenés à collaborer. J’ai déjà des atouts à faire valoir pour ces fonctions : une grande pratique de gestion de projets collaboratifs, des achats, du marketing, des connaissances fortes du monde de l’IAA, en nutrition, statistiques, des processus de l’innovation (au travers notamment du Prix de la Meilleure Nouveauté qui récompense l’innovation dans les entreprises agroalimentaires bretonnes)…

En outre, une de mes attributions actuelles est le développement de la dimension RHD dans l’univers Produit en Bretagne. Les acteurs du métier font donc partie de mon environnement quotidien : restaurateurs, distributeurs, chargés du référencement des produits, sociétés de restauration collective, professeurs de CFA, fournisseurs de produits bruts et/ou plus élaborés. Ces contacts m’ont déjà permis d’approcher certains enjeux du métiers : la pression sur les prix, la praticité renforcée par des produits pré-élaborés (maîtrise des coûts, facilité de dosage, de stockage…), souhait de nombreux acteurs de ne pas se contenter d’être des assembleurs et contraintes sur les aspects nutritionnels et d’organisation…

Ma motivation pour travailler désormais au développement produit/marché est très forte : j’aspire à travailler concrètement au développement du Chiffre d’Affaires de l’entreprise qui m’emploie, à associer imagination, créativité et informations très pragmatiques dans le cadre d’une gestion de projet.

Pour concrétiser cette ambition, j’envisage les stages suivants ; grâce auxquels je pourrai tester des lieux où je voudrai acquérir une première expérience significative et où je pourrai ouvrir mon esprit à des problématiques du secteur, que je ne connais sans doute pas encore : o A l’étranger, si l’autorisation m’en est donnée, (Espagne, Antilles, Inde…) pour continuer à approfondir des cuisines « exotiques » qui font partie de mon environnement culinaire actuel ; et parce que la formule même du stage peut ouvrir plus facilement certaines portes o En pâtisserie, car ce domaine inspire aujourd’hui fortement l’innovation industrielle pour les produits salés notamment (cakes, crumble salés, macarons…) ; et parce que cette pratique est relativement différente de la cuisine salée. o En restauration collective, dans le domaine de la santé, acteurs pour qui la nutrition est un enjeu majeur et qui utilisent davantage de produits pré-élaborés par les IAA. o Auprès d’un chef renommé pour la qualité de sa cuisine et son inspiration, pour expérimenter la vie dans une cuisine haut de gamme où les tâches sont très définies et réparties.

Ce cycle de formation va ainsi me permettre de développer mon sens culinaire et d’affiner mon projet professionnel.

Si mon idée première est bien le retour vers l’IAA et les fonctions R&D / marketing, j’envisage aussi la possibilité de poursuivre ma vie professionnelle en cuisine. J’ai, en effet, depuis toujours eu goût pour la cuisine, la préparation de menus, la réception de convives et mon entourage personnel me promet depuis des années un avenir dans la restauration. La formation de CAP cuisine est donc une formidable opportunité pour tester en conditions réelles cette aspiration. Et j’en attends d’acquérir ces compétences professionnelles qui transforment un cuisinier passionné en restaurateur : savoir « théoriquement » et pratiquement créer les menus, travailler les aliments, réaliser les achats et maîtriser les coûts, organiser un « coup de feu », l’ordonnancement des tâches… et faire des stages en situation pour tester ma capacité à gérer une cuisine au quotidien. Je crois aussi à la nécessité à l’avenir de mieux contrôler l’entrée dans la profession par des formations diplômantes, comme c’est le cas depuis longtemps déjà pour les coiffeurs ou les pharmaciens. Si la gastronomie française est une richesse, il faut lui permettre de s’exercer hors de tout « charlatanisme ».

Le métier de cuisinier est une profession qui m’attire très fortement mais que je ne l’idéalise pas pour autant. J’ai conscience des conditions de travail difficiles, de la hiérarchie qui existe en cuisine, des rythmes de travail décalés. Ces éléments seront très importants et c’est pourquoi j’attends avec impatience les stages en condition réelle pour me faire une idée plus précise.

Je n’exclus pas non plus de vouloir revenir dès la fin de la formation à un poste dans la communication. Dans ce cas, l’expérience acquise lors de cette année de formation me donnera des clés pour postuler dans des sociétés nationales ou régionales de restauration. Et ce sera quoi qu’il arrive une progression dans ma carrière car des postes dans ce type de structure me rapprocheront du produit et de la création de valeur pour l’entreprise.

Les personnes que j’ai sollicitées pour éclairer mes réflexions quant à mon projet professionnel ont toutes insisté sur l’intérêt pour les entreprises d’avoir des collaborateurs aux expériences multiples et connaissant diverses fonctions de l’entreprise. C’est pourquoi j’envisage sereinement, à l’issue de la formation, un poste dans l’un ou l’autre des domaines visés (R&D, restauration, communication). Chaque expérience pouvant être profitable par la suite dans un autre domaine. Au stade actuel de mes réflexions et connaissances, j’imagine une expérience plus ou moins longue en cuisine qui me permettra ensuite de postuler en IAA soit en tant que ingénieur disposant d’une première expérience culinaire ou en tant que cuisinier pouvant apporter son savoir en industrie.

J’espère vous convaincre de ma motivation très réelle et de la crédibilité de mon projet professionnel qui passe, sans aucun doute possible pour moi, par la formation de CAP cuisine que je souhaite démarrer en décembre prochain.

Dans l’espoir de votre réponse positive, je reste à votre disposition pour tout complément d’information et vous prie de recevoir mes salutations les plus respectueuses.

Véronique Le Berre

réponse positive reçue le 28 septembre !